L'hommage ému à Zyed et Bouna

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avec agences , modifié à
200 personnes ont participé à une cérémonie en mémoire des 2 jeunes morts électrocutés en 2005.

Emotion mercredi à Clichy-sous-Bois. Plus de 200 personnes ont eu une pensée pour Bouna Traoré et Zyed Benna, ces deux adolescents morts électrocutés il y a cinq ans après une course-poursuite avec la police. Leur mort avait été le point de départ de trois semaines d'émeutes dans les banlieues françaises.

"Tristesse" générale

La cérémonie d’hommage s’est tenue à Clichy-sous-Bois, mercredi matin, autour de la stèle dédiée aux deux victimes, face à leur ancien collège. Comme chaque 27 octobre depuis cinq ans, des membres de la famille de Bouna et de Zyed, mais aussi des amis, des membres d'association, Claude Dilain - le maire PS de la ville - et des habitants se sont retrouvés pour cette commémoration dans la grande dignité et une profonde émotion.

Au milieu des prises de parole, le poème "Tristesse" d'Alfred de Musset a été lu et des gerbes ont été déposées au pied de la stèle. Les pensées sont également allées vers Muhittin Altun, grièvement blessé dans le transformateur EDF, qui souffre depuis le drame "d'atteintes psychologiques gravissimes et peut-être irrémédiables", selon son avocat.

Dans l’attente d’un jugement

Au-delà de l'émotion, la justice tarde à se prononcer dans cette affaire. "Merci à tous d'être là, ça fait 5 ans que ça dure, c'est long, il faut que justice soit faite", a déclaré au micro le frère de Zyed, Adel Benna. "On n'a pas fait notre deuil, il faut un jugement", a-t-il ajouté les yeux rouges.

"Le procureur essaye d'étouffer cette affaire, de la ralentir", a assuré Siyakha Traoré, le frère de Bouna, au micro d'Europe 1. "Je me demande pourquoi tant d'acharnement. C'est malheureux", a-t-il regretté avant d'ajouter : "Gardons espoir !"

Le parquet de Bobigny a annoncé lundi qu'il faisait appel du renvoi devant le tribunal des deux policiers mis en examen pour non-assistance à personne en danger. Annoncé vendredi, ce renvoi avait suscité, dans un premier temps, un grand soulagement. La secrétaire d'Etat à la Politique de la ville, Fadela Amara, a reconnu mercredi matin sur Europe 1 que l'appel du parquet "ne facilite pas les choses".