Kerviel : Sarkozy voulait "se payer Bouton"

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avec AFP

L'objectif du président de la République Nicolas Sarkozy, furieux de ne pas avoir été prévenu plus tôt, a été "de se payer physiquement (Daniel) Bouton" après la révélation de l'affaire Kerviel, a déclaré l'ancien PDG de la Société Générale dans un livre publié mercredi. La Société Générale a découvert la position frauduleuse de Jérôme Kerviel, qui se montait à plus de 50 milliards d'euros, le week-end des 19 et 20 janvier 2008. Daniel Bouton a quitté la banque fin avril 2009, après une série de scandales.

Dans "Sarko m'a tuer" (Stock), un ouvrage de deux journalistes du Monde, Daniel Bouton explique avoir pris "la décision de ne pas avertir les autorités politiques" mais prévient l'Autorité des marchés financiers (AMF) et le gouverneur de la Banque de France. Selon lui, il ne prévient pas Bercy pour deux raisons : "la première, qui va énerver Sarkozy, c'est que la capacité d'un cabinet ministériel à tenir confidentielle une information est très limitée, dans tous les cas de courte durée. C'est structurel". "Seconde raison : si je préviens le ministère, je vais devoir gérer la ministre (Christine Lagarde) alors que j'ai autre chose à faire", a-t-il précisé. "En fait, j'ai offert au gouvernement français la possibilité de ne pas être mouillé dans ce qui aurait pu être une catastrophe".