Guadeloupe : conditions de détention "indignes"

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avec AFP

L'Observatoire international des prisons (OIP) a jugé mercredi "indignes" les conditions de détention en Guadeloupe, au vu de rapports d'experts attestant notamment de la "promiscuité et du manque d'hygiène" dans les deux prisons de l'île.

L'association de défense des droits des détenus avait déjà dénoncé les conditions d'hébergement au centre pénitentiaire de Baie-Mahault, où une expertise a été menée à la demande du tribunal administratif de Basse-Terre, saisi par un détenu.

Murs maculés, rebords des fenêtres jonchées de déchets, nuisances sonores, manque d'activités... ont été constatés par l'expert. "Ici, ce n'est pas le Club Med", aurait répondu un gardien au détenu.
Datant des années 90, l'établissement hébergeait au 1er janvier 614 détenus, pour une capacité de 504, selon l'OIP.

Dans un communiqué distinct, l'OIP s'attaque à la maison d'arrêt de Basse-Terre, construite en 1830, où un expert a enquêté après des recours déposés devant le tribunal administratif par quatre détenus pour des "conditions d'hébergement indignes".

Son rapport décrit des "dortoirs" d'une capacité de 12 détenus (six lits superposés) où, faute de rangement, "les lits non occupés servent d'étagères pour les objets personnels ou la nourriture". D'une capacité théorique de 130 places, la prison est équipée de 244 lits. Au 1er janvier, la maison d'arrêt comptait 181 détenus.

Dans l'un des dortoirs, l'expert a noté une "floraison de salpêtre particulièrement abondante", dans un autre des "sanitaires sans aération, sinon un trou de 6 cm de diamètre au-dessus d'un des lavabos".