Fusion des collectivités : l'Alsace dit non

Les Alsaciens ont dit "non "à la fusion de leur conseil régional avec leurs deux conseils généraux.
Les Alsaciens ont dit "non "à la fusion de leur conseil régional avec leurs deux conseils généraux. © MaxPPP
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Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
La participation a été faible et le non l'a emporté. Le Conseil unique d'Alsace n'existera pas.

C'est non. Le Conseil unique d'Alsace ne verra pas le jour. Les Alsaciens ont rejeté ce dimanche par référendum le projet qui devait ouvrir la voie à une fusion, inédite en France, de leurs assemblées départementales et régionale. Le "non" l'emporte par 54,85% des voix dans le Haut-Rhin, selon des résultats encore partiels. Les électeurs du Bas-Rhin y seraient en revanche favorables à 66,87%.

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Pour que le projet passe, il fallait qu'il soit validé par plus de la moitié des suffrages exprimés et au moins 25% des électeurs inscrits dans chacun des départements. Mais la mobilisation des électeurs a été historiquement basse: selon les derniers résultats partiels, seuls 37,19% des inscrits ont voté dans le Bas-Rhin et 39,08% dans le Haut-Rhin.

Déception des porteurs du projet. "Quand on a des débats sur les questions institutionnelles, ça n'intéresse pas nos concitoyens. Quand on vote pour une personne ou un parti, ça intéresse davantage", a commenté à Strasbourg le président (UMP) du Conseil général du Bas-Rhin, Guy-Dominique Kennel. Il a aussi déploré les retombées de l'affaire de l'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac, qui a reconnu détenir un compte non déclaré à l'étranger après des mois de mensonge. "Aujourd'hui, c'est incroyable le nombre de fois où on m'a parlé de l'affaire Cahuzac", a confié Guy-Dominique Kennel.

Même analyse du côté de Philippe richert, le président du conseil régional d'Alsace. "Ce qui s'est joué au plan national a indiscutablement joué, clairement", a-t-il regretté. "Il est vrai aussi que le climat de peur par rapport au département du Haut-Rhin et de la préfecture à Colmar a joué indiscutablement", a-t-il poursuivi.

"Je suis déçu", reconnaît Philippe Richert :

Pas de "première" en France. Si le projet de fusionner le conseil régional et les deux conseils généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin en une seule collectivité territoriale avait été entériné, l'Alsace serait devenue la seule région métropolitaine à voir disparaître l'échelon départemental, comme le permet la loi de décentralisation du 16 décembre 2010.

Renforcer le pouvoir régional. Au-delà de la possibilité de réaliser des économies, qui était souvent mise en avant, l'enjeu résidait surtout, pour les artisans du projet, dans le renforcement du pouvoir régional. La possibilité d'une coopération sur des bases plus égales avec les puissantes régions voisines, le Land allemand de Bade-Wurtemberg et le canton suisse de Bâle, avait souvent été évoquée.