Désamiantage à l'usine Honeywell

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avec AFP

Une vaste opération de désamiantage a démarré à l'usine de plaquettes de frein Honeywell de Condé-sur-Noireau, dans le Calvados, à la suite d'une mise en demeure de l'inspection du travail, a-t-on appris mercredi auprès de la direction de ce site au coeur d'une enquête judiciaire. "Les travaux de dépoussiérage ont commencé lundi et vont durer jusqu'en février. C'est une intervention importante, massive, car ramassée dans le temps", a déclaré François Serizay, directeur des relations sociales du site de 323 salariés qui doit fermer en juin.

"La réalisation de ces chantiers est bien tardive, le travail de l'amiante sur le site ayant cessé depuis 1997. Ces travaux auraient dû être réalisés il y a bien longtemps", a réagi mercredi le syndicat FO. En juillet, l'inspection du travail a dénoncé une situation "dangereuse", "susceptible de présenter un danger grave et imminent". Elle avait mis en demeure l'entreprise de mieux protéger ses salariés des "matériaux amiantés dont l'état est dégradé", à savoir les sols, faux plafonds, machines et équipements. La direction d'Honeywell, propriétaire du site depuis 1999, continue toutefois à estimer que la mise en demeure n'est pas justifiée et affirme avoir déjà investi plusieurs millions d'euros dans différentes opérations de dépoussiérage au fil des ans.

L'usine de Condé-sur-Noireau, où la dangerosité de l'amiante a été identifiée dès 1905, est au coeur d'une enquête sur les ravages de la fibre cancérogène menée par le juge Marie-Odile Bertella-Geffroy à Paris et qui a valu à Martine Aubry d'être mise en examen en novembre.