Contrefaçon : une héritière de Claudel jugée

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avec AFP

La petite-nièce de Camille Claudel, Reine-Marie Paris, a comparu lundi devant la justice parisienne pour contrefaçon, certains ayants-droit du sculpteur contestant la validité d'une dizaine de tirages posthumes de deux oeuvres de Camille Claudel, La Vague et La Valse.

Alors que le procès devait s'achever mercredi, la 31e chambre a décidé dans la soirée d'ajourner les débats et de renvoyer le dossier devant le juge d'instruction. Elle a en effet estimé que l'ordonnance de renvoi, qui saisit le tribunal correctionnel, n'était pas régulière car elle ne faisait pas état de plusieurs éléments à décharge soulevés par la défense lors de l'enquête.

Passionnée par l'oeuvre de son aïeule, Reine-Marie Paris s'est constituée au gré du temps une véritable collection. Collection, raconte son avocat Me François Esclatine, dont la cote est montée en flèche en 1987 quand est sorti sur grand écran le film de Bruno Nuytten avec Isabelle Adjani. Récemment, elle a d'ailleurs vendu une partie de ces oeuvres au musée Camille Claudel de Nogent-sur-Marne pour 13 millions d'euros.

En France, la loi prévoit que les oeuvres cédées avant 1910 soient accompagnées des droits de reproduction. Or La Vague et La Valse sont antérieures à 1910. Reine-Marie Paris avait donc le droit de faire des tirages de ces oeuvres dans un nombre limité. Ce qu'elle a fait. Seulement, elle a fait fondre La Vague uniquement en bronze, alors que l'original était un mélange d'onyx et de bronze. Quant à La Valse, elle l'a reproduit certes fidèlement, mais dans une version plus grande.