Bettencourt : les écoutes exploitables ?

La justice décidera mardi si oui ou non les écoutes téléphoniques effectuées au domicile de Liliane Bettencourt à son insu constituent une preuve dans le cadre de l'affaire du nom de l'héritière de L'Oréal.
La justice décidera mardi si oui ou non les écoutes téléphoniques effectuées au domicile de Liliane Bettencourt à son insu constituent une preuve dans le cadre de l'affaire du nom de l'héritière de L'Oréal. © MAXPPP
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avec Pierre Rancé et AFP , modifié à
La Cour de cassation va décider mardi si les enregistrements peuvent servir de preuve.

Les écoutes téléphoniques effectuées au domicile de Liliane Bettencourt par son majordome peuvent-elles être utilisées comme preuves dans le cadre de l’affaire Bettencourt ? C’est à cette question que doit répondre mardi la Cour de cassation.

L'affaire Bettencourt va-t-elle tomber ?

Si la justice se prononce contre la validité de la procédure, les juges bordelais en charge de l’enquête seront privés d’un élément essentiel pour poursuivre leurs investigations. Et "quasiment toute l'affaire Bettencourt tomberait. Il n'y aurait même plus d'affaire Woerth" - du nom du ministre qui est soupçonné d’avoir touché une somme d’argent de la part de l’héritière de L’Oréal -, avait expliqué en juin l'avocat de la fille de Liliane Bettencourt, Me Olivier Metzner. Dans le cas contraire, tout ce que contiennent les enregistrements constituera des éléments à charge. 

A l'audience, le 17 janvier dernier, l'avocat général avait requis le rejet des pourvois contestant leur validité, formés l'un par Liliane Bettencourt - qui estime qu’il s’agit d’une violation grave de sa vie privée - et l'autre par sa fille Françoise Meyers-Bettencourt - qui juge que c'est la procédure en ayant découlé qui doit être annulée -. La milliardaire et sa fille contestent toutes les deux un arrêt rendu le 28 juin dernier par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux, qui avait conclu à la validité de la procédure basée sur ces enregistrements.

Et ce, alors que c’est la fille de l'héritière de L'Oréal qui avait remis ces écoutes aux enquêteurs. A l’époque, elle tentait de prouver que sa mère était victime d'abus de faiblesse de la part de membres de son entourage.

Une véritable preuve pour la police

Pour la police scientifique, ces enregistrements sont une preuve indiscutable. Grâce à ces conversations relevées à l’insu de la vieille dame et de ses interlocuteurs, les enquêteurs ont découvert que l’héritière de L’Oréal possède des comptes en Suisse dissimulés et une île qui échappait au fisc. Mais pas seulement. Ils ont aussi compris que l’entourage de Liliane Bettencourt décide à sa place et qu’elle remet des chèques à des personnalités politiques.

Dans ces écoutes révélées mi-2010, on y entend l’homme de confiance de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, ou encore son ami photographe François-Marie Banier. D'autres personnes sont citées aussi, comme l'ex-ministre du Budget Eric Woerth ou son épouse Florence.