Bercy attaque Takieddine pour fraude fiscale

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avec agences
Le fisc estime que l'homme d'affaires, mis en examen dans l'affaire Karachi, a minoré ses revenus.

Après Karachi, le fisc. Ziad Takieddine, intermédiaire dans des contrats d'armement, était déjà suspecté dans une affaire présumée de financement occulte de parti par le biais de rétrocommissions. Cette fois-ci, c'est l'administration fiscale qui s'intéresse de près au patrimoine du richissime Franco-libanais.  

Une enquête préliminaire de police pour fraude fiscale a été ouverte le 17 novembre contre l'homme d'affaires Ziad Takieddine, a indiqué mardi parquet de Paris. Cette procédure fait suite à deux plaintes au pénal de l'administration fiscale pour minoration des déclarations de revenus et non-déclaration au titre de l'Impôt de solidarité sur la fortune, confirmant ainsi les informations révélées mardi par Paris Match.

De 2007 à 2011

Les deux plaintes visent d'abord la période 2007-2009, où Ziad Takieddine déclarait ses revenus avec son épouse Nicola Johnson, puis la période 2009-2011, après leur divorce, où il déclarait ses revenus seul. L'enquête sera menée par la Brigade nationale de la répression de la délinquance fiscale (BNRDF).           

Ziad Takieddine, proche de plusieurs personnalités de la majorité, n'aurait pas payé d'impôts depuis 2002, alors qu'il serait milliardaire et, d'après les informations de Mediapart, disposerait d'un patrimoine de près de 40 millions d'euros en France. "C’est une mesure de diversion après mes révélations sur les commissions du contrat Sawari II", s'est défendu l'homme d'affaires dans Paris Match.

Sawari II concerne la vente de trois frégates par la France à l'Arabie saoudite en 1994. D'après Ziad Takieddine, les rétrocommissions dans ce contrat ne se sont jamais arrêtées mais auraient simplement changé de destinataires : des balladuriens vers les chiraquiens. L'homme d'affaires accuse ainsi l'ancien président et ses proches d'avoir bénéficié de cet argent, alors que le clan Chirac a toujours affirmé avoir mis fin à ce système de rétrocomissions.

Le dossier Karachi toujours en cours

Ziad Takieddine est par ailleurs toujours mis en examen dans le dossier portant sur une éventuelle corruption en 1993-1995 au profit de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole.         

Il est soupçonné d'avoir organisé le retour en France d'une partie de l'argent de commissions versées en marge d'un contrat de sous-marins au Pakistan. Un attentat a tué en mai 2002 à Karachi au Pakistan onze Français travaillant sur ce contrat et un lien avec la corruption est envisagé.