Barrage de Sivens : quatre mois ferme pour un manifestant

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Benjamin Peter, Noémi Marois et avec AFP , modifié à
PEINE - Cinq personnes ont été condamnées à de la prison ferme et à du sursis lundi à Toulouse, suite au rassemblement interdit de samedi. 

Ce ne sont pas des casseurs. La majorité d'entre eux étaient poursuivis pour avoir participé à un "attroupement après sommation de se disperser" et violences contre les forces de l'ordre, avec ou sans arme. Ils ont en effet jeté canettes de bières et pierres en direction des forces de l'ordre. La plupart connaissait à peine le nom de Rémi Fraisse. Dans le box du tribunal, se sont succédés un ouvrier agricole père de famille, un marginal, un intérimaire dans l'aéronautique au salaire confortable et un animateur social qui se présente comme un pacifiste. Ils ont été condamnés à des peines allant de trois mois de prison avec sursis à trois mois de prison ferme. Une quatrième personne a obtenu un délai pour préparer sa défense jusqu'au 4 décembre. 

Pour la défense, la justice a voulu faire un exemple de ces quatre jeunes. Le procureur a reconnu de son côté que les manifestants les plus violents envers les CRS ou les plus agressifs envers les vitrines de magasins n'ont pas pu être interpellés par les forces de l'ordre. 

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Quatre mois ferme pour un récidiviste. Le cinquième prévenu a été condamné à quatre mois de prison ferme. Considéré comme récidiviste avec une dizaine de condamnations (violences, vol en réunion, port d'arme prohibée), il a fait l'objet d'un mandat de dépôt à l'audience. L'homme a également été condamné à 600 euros d'amende. 

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Cinq autres personnes bientôt jugées. Quatre autres personnes seront convoquées ultérieurement devant le tribunal, ainsi qu'un mineur jugé à part, après la manifestation de samedi. Ce mouvement de protestation visait "les violences policières" après la mort le 26 octobre de Rémi Fraisse, 26 ans, tué par l'explosion d'une grenade lors d'affrontements sur le site du projet de barrage controversé de Sivens, dans le Tarn.

La manifestation de samedi, interdite par la préfecture de Haute-Garonne, avait rassemblé environ 500 personnes à l'appel du NPA et de plusieurs organisations anarchistes ou antifascistes. Elle a donné lieu à 21 interpellations, a fait deux blessés du côté des forces de l'ordre. Deux établissements bancaires ont été également dégradés ainsi qu'un véhicule incendié.