17 gardes à vue après une manifestation pour Rémi Fraisse à Toulouse

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avec agences , modifié à
Malgré l'interdiction de la manifestation, environ 400 Toulousains sont rassemblés samedi en hommage au jeune mort sur le chantier du barrage de Sivens.

Des rassemblements étaient attendus dans au moins trois villes de France, samedi, en hommage à Rémi Fraisse. A Toulouse et à Paris, des manifestants ont commencé à se réunir dans l'après-midi pour le jeune homme tué par une grenade offensive sur le chantier du barrage de Sivens.

A Toulouse, des heurts. Dans la ville rose, pourtant, la préfecture avait interdit la manifestation, estimant que la déclaration avait été faite "hors délai" et ne permettait pas de prévoir un "itinéraire alternatif" au trajet prévu dans le centre-ville. Le NPA, qui appelait à la manifestation, a déposé dans la nuit de vendredi à samedi une requête contre l'interdiction. Le tribunal administratif ne l'a toujours pas traitée, selon l'avocat du Nouveau parti anticapitaliste.

Malgré l'arrêté, près de 400 personnes ont commencé à se rassembler près de l'allée Jean Jaurès, lançant des appels au calme. Les manifestants ont observé une minute de silence. Dans la journée, Jean-Luc Moudenc, maire UMP de la ville, s'était dit "inquiet". Les manifestants sont étroitement quadrillé par les forces de l'ordre, dans une atmosphère tendue.

17 personnes en garde à vue. La manifestation a été émaillée d'incidents. Deux voitures ont été brûlées et un policier de la BAC a été blessé au front par un jet de pierres, selon une source policière. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau. 17 personnes ont été maintenues dimanche en garde à vue, sur 21 interpellées samedi lors de la manifestation. Le NPA dans un communiqué reçu par l'AFP, a appelé à une nouvelle  manifestation devant le commissariat central ce dimanche à 17 heures "pour soutenir les interpellés et demander leur libération".

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A Paris, un cortège clairsemé. Dans la capitale, le cortège est parti à 14h de la place de la Bastille, en direction de la place Gambetta. Quelque 1.400 personnes, selon la police, ont manifesté dans les rues de Paris, scandant notamment des slogans virulents comme "flics, porcs, assassins". La semaine dernière, une manifestation s'était terminée dans des heurts et 78 personnes avaient été interpellées. Là encore, la manifestation a été émaillée de moments de tension. Des manifestants, pour certains cagoulés, ont notamment hué un cordon de CRS déployés autour d'une station-service et leur ont jeté des projectiles. A l'approche du point d'arrivée, près du cimetière du Père-Lachaise, dans le nord-est de la capitale, des heurts ont ensuite éclaté. Quelques coups ont été échangés et des gaz lacrymogènes lancés.

A Rennes, une manifestation très encadrée. De nombreux CRS et policiers ont été déployés dans la ville bretonne pour éviter des débordements comme ceux qui ont eu lieu la semaine précédente. Environ 250 personnes se sont rassemblées, dans le calme. Le correspondant d'Europe 1 a pu constater des slogans comme "Police, assassins!".

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A Notre-Dame-des-Landes, une marche "contre les violences policières". Plusieurs centaines de personnes participaient samedi à une marche dans le calme contre "les violences policières" sur le site du projet contesté d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique. Il y a deux ans, des heurts violents avec les forces de l'ordre avaient eu lieu. Les manifestants, en bottes et chaussures de randonnée, sont partis sous la pluie depuis le "Sabot", "l'une des premières parcelles défrichées collectivement pour y installer un potager, et qui a été détruite, piétinée, gazée", et passeront par les différents "lieux d'affrontements violents de 2012, où on aurait pu vivre ce qui s'est passé au Testet", a indiqué Jean-François Guitton, un collectif organisateur.

A Lyon, des arrestations au lendemain d'une manifestation. Cinq des 18 personnes en garde à vue vendredi au lendemain d'une manifestation non déclarée à Lyon, à la mémoire de Rémi Fraisse, ont été déférées au parquet samedi, l'une d'entre elles ayant été écrouée et les autres placées sous contrôle judiciaire, selon la police. 

Âgés de 18 à 27 ans, ces cinq jeunes hommes ont comparu samedi après-midi pour "jets de projectiles, dégradations volontaires en réunion par incendie, participation à un groupement préparant des violences ou des dégradations et violences volontaires sur une personne dépositaire de l'autorité publique", a-t-on précisé. L'un d'entre eux, âgé de 20 ans et déjà connu des services de police, a été placé en détention. Les 13 autres manifestants mis en cause ont été relâchés vendredi après-midi, avec un rappel à la loi pour avoir refusé de se soumettre à des "prélèvements biologiques", selon la même source.