Arcelor : les salariés bloquent Florange

Les syndicats d'ArcelorMittal bloquent depuis le début de la matinée toutes les sorties de camions de marchandises.
Les syndicats d'ArcelorMittal bloquent depuis le début de la matinée toutes les sorties de camions de marchandises. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
Les syndicats protestent contre la décision de reporter la reprise des hauts-fourneaux du site.

ArcelorMittal a "signé l'arrêt de mort de Florange". Les syndicats dénoncent la décision de la direction de repousser la reprise des hauts-fourneaux de l'usine mosellane au troisième trimestre de l'année. Ils bloquent depuis le début de la matinée toutes les sorties de camions de marchandises.

Un éventuel redémarrage étudié en mai

Un comité central d'entreprise, réuni jeudi matin au siège français du sidérurgiste à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, a décidé la prolongation de la mise en sommeil des hauts-fourneaux de l'usine de Florange. Un éventuel redémarrage sera étudié au mois de mai.

Les salariés sont particulièrement remontés contre une autre annonce du CCE : l'achat de 60.000 tonnes de métal à la Russie. "C'est le comble de l'hypocrisie : d'un côté, ils reconnaissent qu'il n'y a pas assez de métal, et de l'autre, ils disent qu'il n'y a pas suffisamment d'activité", dénonce François Pagano. La direction d'ArcelorMittal a toutefois démenti cette information dans l'après-midi.  Selon elle, les 60.000 tonnes d'acier étaient destinées aux sites belge de Gand et allemand de Brême,  à cause d'une réduction temporaire de leur production liée à un hiver trop rigoureux.

"Aucun licenciement n'est prévu"

"Mais il n'y a pas de fermeture définitive de Florange, c'est un arrêt temporaire", a assuré le PDG d'ArcelorMittal France, Hervé Bourrier. "Aucun licenciement n'est prévu", a-t-il ajouté. L'arrêt temporaire concerne 500 salariés pour lesquels un dispositif d'indemnisation et d'accompagnement a été mis en place, indique Hervé Bourrier.   

La direction a "signé l'arrêt de mort de Florange"

Les syndicats du site de Florange ne croient pas à cette promesse. "Si certains avaient encore un doute sur la mort programmée de Florange, il est définitivement levé", a estimé, très remonté, le responsable de la CFDT, Edouard Martin. La direction "vient tout simplement de signer l'arrêt de mort de Florange", poursuit-il. Elle a annoncé "officiellement le non-redémarrage des installations pour le deuxième trimestre. On nous a dit qu'ils redémarreraient peut-être au troisième trimestre mais on sait pertinemment que c'est faux", a déclaré de son côté François Pagano, délégué CFE-CGC.

En guise de représailles, les syndicats ont donc décidé d'empêcher les livraisons de métal. Depuis 9 heures, jeudi, la sortie des camions d'expédition est bloquée. "Vu que la direction ne veut rien entendre, nous avons décidé de taper au portefeuille", explique Frédéric Weber, représentant de la CFDT.

"Hors de question que Mittal démantèle Florange"

"Si ça sent la fin, il est hors de question que Mittal démantèle Florange", déclare Edouard Martin, un autre responsable CFDT, entouré par une forêt de drapeaux. "Nous préserverons, coûte que coûte, notre outil de travail", a-t-il ajouté alors que d'épaisses volutes de fumée noire s'élevaient de pneus brûlant devant le poste de contrôle de l'usine.

Une intersyndicale doit se réunir jeudi après-midi pour décider d'une extension du mouvement à l'ensemble des sites Arcelor-Mittal.