AF447 : ce que l’on sait sur l’enquête

Des éléments de l'enquête sur le crash du vol Rio-Paris ont fuité dans la presse.
Des éléments de l'enquête sur le crash du vol Rio-Paris ont fuité dans la presse.
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P.R. avec agences , modifié à
Les premières conclusions de l’enquête sur le crash du vol Rio-Paris fuitent dans la presse.

Face à la pression médiatique, le BEA a décidé d’avancer son calendrier et de publier vendredi une partie des enregistrements contenus dans les boîtes noires de l’AF447. Mais les médias, qui citent des sources anonymes au cœur de l’enquête, mettent d'ores et déjà en avant la responsabilité des divers acteurs : les pilotes, Air France et Airbus.

Les pilotes mis en cause. L’accident du vol AF447 est dû à des erreurs de pilotage et à un mauvais suivi des procédures habituelles, affirme le Wall Street Journallundi, citant des sources au courant des résultats préliminaires de l'analyse des boîtes noires.

Les pilotes d'Air France ont été "apparemment distraits par des indicateurs de vitesse en dysfonctionnement et n'ont pas réagi correctement face à d'autres éléments cruciaux du vol, comme l'ajustement de la poussée de l'appareil".

Le magazine allemand Der Spiegel, dans un article paru dimanche, mettait encore plus en avant la responsabilité des pilotes. Citant un expert qui a participé à l’analyse des boîtes noires, l’hebdomadaire a dit que le commandant de bord n’était pas dans le cockpit au moment où l’alarme a retenti. Le SNPL, principal syndicat de pilotes français, a dénoncé lundi des "soupçons infondés", précisant que les pilotes avaient agi selon la procédure "normale".

Des causes extérieures. Les derniers moments à bord de la cabine de pilotage de l'A330 indiquent, toujours selon le Wall Street Journal, que les pilotes étaient apparemment perturbés par les alarmes reçues de plusieurs systèmes automatiques de contrôle qui se sont mises en route au moment où l'avion entrait dans une zone de turbulence prévue sur le trajet Rio-Paris.

L’avion faisait également face à du gel important qui n'était pas prévu, à 10.868 mètres d'altitude. De telles gelées gênent le fonctionnent normal des indicateurs de vitesse et d'autres capteurs extérieurs. L'hypothèse d'un problème sur les sondes de mesure de vitesse du type Pitot a d'ailleurs été avancée comme une cause possible du drame. Les Pitot ont été remplacées par d'autres sondes sur toute la flotte Air France après l'accident.

Toutes ces complications ont empêché l’équipage de suivre les procédures habituelles pour maintenir la stabilité de l'avant de l'appareil, conclut le Wall Street Journal.

L'avionneur Airbus dédouané ? Le BEA a indiqué la semaine dernière que la première lecture des boîtes noires de l’AF447 ne montrait pas "de dysfonctionnement majeur" sur l'avion Airbus, telle qu'une panne électrique. Ce qui n’exclue pas "des dysfonctionnements moins importants".

La compagnie Air France disculpée ? Selon les informations d’Europe 1 jeudi 19 mai, il n’y aurait pas eu d’erreur de pilotage dans la trajectoire de l’avion. Air France aurait donc "90% de chances d’être disculpée".

Air France et Airbus sont mis en examen pour homicides involontaires dans ce dossier.