AF 447 : "trop tôt" pour conclure

Les familles ont réagi avec prudence à la publication des premières données sur l'accident par le BEA.
Les familles ont réagi avec prudence à la publication des premières données sur l'accident par le BEA. © MAXPPP
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avec Martin Feneau et agences , modifié à
REACTIONS - Le rapport ne permet pas d’analyser les causes du drame, selon les familles.

Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) a indiqué vendredi que l'Airbus A330 du vol Air France 447 Rio-Paris s'est abîmé dans l'océan Atlantique, au terme d'une "chute brutale" qui a duré 3 minutes 30. Les pilotes ont lutté pendant plus de quatre minutes avec les commandes de l'appareil. Pour Air France, les révélations du BEA dédouanent l’équipage et mettent en cause les sondes. L’entourage des victimes reste perplexe.

"Rien de très nouveau"

Pour les familles brésiliennes du vol qui s'est abîmé en mer le 1er juin 2009, les premières données des boîtes noires diffusées vendredi "n'apportent rien de très nouveau". "Le rapport du BEA (…) précise les circonstances de l'accident, mais il n'y a pas d'analyse sur les causes", a déclaré le président de l'Association des victimes brésiliennes, Nelson Faria Marinho. Celui-ci a perdu son fils dans l'accident qui a fait 228 morts. "On ne sait toujours pas si l'avion avait un défaut, il faut attendre le rapport de fin juillet du "BEA", a ajouté le porte-parole des familles brésiliennes.

Prudence des familles

Pour John Clemes, frère d’une victime et vice-président de l'Association des victimes Entraide et Solidarité, le BEA confirme que "les pilotes sont restés très calmes, très concentrés", mais ne dit pas pourquoi "ils ont agi de cette manière et de quelles informations ils disposaient". "Il est trop tôt" pour dire que c'est une erreur de pilotage mais il y a des "manœuvres qui n'ont pas fonctionné", dit-il.

"C’est la porte ouverte sur la vérité":

Robert Soulas, également vice-président de l’association, a estimé au micro d’Europe1 que "c’est la porte ouverte sur la vérité et le début d’un soulagement de commencer à comprendre ce qui s’est passé". "Je ne sais si ma fille s’est rendu compte de quelque chose. J’ose espérer qu’elle ne s’est rendu compte de rien", a confié Robert Soulas, dont la fille et le gendre ont péri dans l’accident.

Air France et Airbus assignées en justice

Par ailleurs, un collectif d'avocats français et brésiliens des familles de victimes du vol Rio-Paris a annoncé jeudi avoir assigné Air France et Airbus en référé devant la justice française en mettant en cause la conception même de l'avion.

Une démarche similaire sera engagée prochainement devant la justice brésilienne. Le référé en France a été déposé le 13 mai devant le tribunal de grande instance de Toulouse. Airbus et Air France sont déjà mis en examen pour homicides involontaires dans le volet judiciaire de ce dossier.