Les sommes sont colossales. En 2011, vingt millions d'euros d'"avoirs criminels", des biens en tous genres issus du trafic de drogue, ont été confisqués en France. Espèces sonnantes et trébuchantes, véhicules, bateaux, avions... Ces avoirs confisqués aux trafiquants prennent des formes très diverses.
Au final, sur ce jackpot, 90% ont été reversés aux policiers, gendarmes, douaniers, magistrats, tandis que le reste va aux actions de prévention, selon la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt).
Forte augmentation de ces avoirs
Mais entre leur saisie policière provisoire et leur confiscation judiciaire effective, ces biens sont gérés par l'Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc). Etienne Apaire, président de la Midt, indique que les espèces sont "placées sur des comptes produisant intérêts, et ce sont ces derniers qui permettent à l'Agence de fonctionner, elle ne coûte donc rien à l'Etat".
Les autres biens sont gérés par l'Agence "s'il y a besoin de conservation, comme la préservation de l'emploi, ou vendus face à un risque de perte de valeur (véhicules, bateaux, avions)", ajoute le directeur de la Mission. En cas d'acquittement ou de relaxe, "le propriétaire est remboursé de la valeur du bien au moment de sa saisie", précise-t-il.
La saisie de ces avoirs a fortement augmenté ces dernières années. Ils représentaient 1,2 million d'euros en 2007, 8 millions en 2008, puis 12 en 2009, avant d'atteindre 21 millions en 2010. La France, leader en la matière, a proposé un certain nombre d'initiatives au niveau international pour mondialiser la saisie des avoirs criminels.