En Chine, neuf personnes sont mortes après avoir contracté le virus. 1:21
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Antoine Cuny-Le Callet
Le virus apparu fin décembre a fait trois nouvelles victimes en Chine, ce qui porte le bilan à neuf morts et plus de 400 cas de malades. Selon les autorités locales, le virus pourrait muter et se propager plus facilement. Le docteur Odile Launay, infectiologue à l'hôpital Cochin à Paris explique sur Europe 1 les raisons qui poussent les autorités à prendre des mesures raédicales.
INTERVIEW

L'Organisation mondiale de la santé tiendra mercredi une réunion d'urgence au sujet du virus apparu en Chine le mois dernier. De nouveaux cas ont été identifiés à l'étranger, dont un aux Etats-Unis à Seattle. Odile Launay est ​infectiologue et responsable du centre de vaccinologie Cochin Pasteur à Paris. Au micro d'Europe 1, elle partageait son inquiétude.

"On a déjà eu, depuis le début du XXIe siècle, deux épidémies de coronavirus : le premier qui est responsable du SRAS [Syndrome respiratoire aigu sévère] et le virus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient." Le nombre de cas pour ces deux épidémie avaient alors été limité à quelques milliers - environ 8000 cas pour le premier, 1500 pour le second - mais la mortalité étaient extrêmement élevée, avec un taux de 10% pour le SRAS. Le virus sévissant aujourd'hui en Asie pourrait leur être apparenté.

Phase d'incubation extrêmement courte

Pour l'instant, les symptômes du coronavirus sont méconnus : "On est au tout début de l'épidémie. Le premier cas a été déclaré à la fin de l'année 2019" affirme Odile Launay. D'après les premières observations, ils peuvent aller du "rhume banal" jusqu'aux "atteintes respiratoires extrêmement sévères pouvant conduire au décès". "S'il s'agit d'un coronavirus semblable à ceux que l'on connait, les phases d'incubation sont extrêmement courtes."

Autre sujet d'inquiétude : la contagiosité. Bien que l'on ne sache pas qui en a été l'hôte, les autorités sanitaires parlent d'un virus d'origine animale. Les premiers cas ont d'ailleurs été détectés chez des sujets ayant fréquenté un marché de poissons en Chine. Mais la capacité du virus à se transmettre d'homme à homme ne fait désormais guère de doute : "Les derniers chiffres montrent qu'on a des cas chez des soignants." L'infectiologue ajoute que la transmission est virale, "donc peu différente de la transmission de la grippe".

Sa capacité à se répandre d'homme a homme est donc préoccupante, d'autant plus que samedi se déroulera le Nouvel an chinois. De nombreuses personnes se déplacent à travers le pays pour rendre visite à leur famille. Une problématique que l'on rencontre aujourd'hui avec les virus émergeant : les déplacements se multipliant avec la démocratisation des transports peuvent favoriser la prolifération des épidémies.