Vaccins : les Académies scientifiques dénoncent les propos du Pr Joyeux

Le Conseil de l'Ordre des médecins reproche au Pr Joyeux deux pétitions lancées sur internet en 2014 et 2015 dans lesquelles il critique les vaccins.
Le Conseil de l'Ordre des médecins reproche au Pr Joyeux deux pétitions lancées sur internet en 2014 et 2015 dans lesquelles il critique les vaccins. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans un communiqué commun publié vendredi, six Académies scientifiques dénoncent les positions anti-vaccins du Pr Joyeux, des "allégations irresponsables". 

Six Académies scientifiques, dont celles de médecine et des sciences, ont dénoncé vendredi les positions "scandaleuses" contre les vaccins du médecin controversé Henri Joyeux.

"La liberté d’expression a des limites". "Les six Académies, dans leur devoir de protection de la santé des populations, déclarent solennellement que la liberté d'expression a des limites et qu'elle n'excuse en rien les allégations irresponsables de certains professionnels de santé", ont écrit ces Académies dans un communiqué commun. La déclaration est signée de l'Académie des sciences, l'Académie d'agriculture de France, l'Académie vétérinaire de France, et trois Académies nationales : de chirurgie dentaire, de médecine, et de pharmacie.

Elles s'insurgent contre les propos d'Henri Joyeux qui, "se prévalant de la levée de sa radiation du Conseil national de l'Ordre des médecins, prétend qu'il a raison concernant ses positions sur la vaccination".

Une radiation annulée par la justice. La chambre disciplinaire nationale de l'Ordre des médecins a annulé mardi la radiation du Pr Joyeux, prononcée en première instance en 2016. Celui-ci s'était empressé de crier victoire. "Je ne suis pas du tout radié, je n'ai pas de blâme. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que j'ai raison !", avait-il déclaré. 

Deux pétitions qui ont offusqué l'Ordre des médecins. Le Conseil de l'Ordre lui reprochait deux pétitions lancées sur internet en 2014 et 2015 contre une préconisation et une décision du gouvernement pour étendre la vaccination. La seconde dénonçait la présence d'aluminium comme adjuvant dans le vaccin "hexavalent" en estimant que cela représentait un danger, ce qui n'est corroboré par aucune étude.

Le Conseil d'Etat tranchera. "Ces positions sont d'autant plus scandaleuses que les couvertures vaccinales restent insuffisantes en France (...) L'actualité rappelle que la rougeole peut tuer", selon les Académies. La controverse doit aller maintenant devant le Conseil d'État, l'Ordre des médecins ayant annoncé jeudi qu'il se pourvoyait en cassation.