Annulation de la radiation du professeur Joyeux : l'Ordre des médecins va en cassation

Henri Joyeux avait publié deux pétitions anti-vaccins en ligne.
Henri Joyeux avait publié deux pétitions anti-vaccins en ligne. © AFP
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avec AFP , modifié à
Au centre de l'affaire, deux pétitions publiées sur internet en 2014 et 2015 par cette figure des anti-vaccins, contesté par une large partie de la communauté médicale.

Le Conseil national de l'Ordre des médecins se pourvoit en cassation pour contester l'annulation de la radiation du professeur Henri Joyeux, auteur de pétitions anti-vaccins, a-t-il annoncé dans un communiqué. "Au nom de la déontologie et de son engagement plein et entier en faveur de la vaccination, le Conseil national de l'Ordre des médecins (...) introduit un pourvoi en cassation devant le Conseil d'État", écrit-il deux jours après que le professeur Joyeux a été blanchi en appel.

Radié en juillet 2016. "Ça ne me fait pas frissonner outre-mesure", a réagi ce dernier. Prononcée le 8 juillet 2016 en première instance, la radiation du professeur Joyeux, 73 ans, a été annulée en appel mardi par la chambre disciplinaire nationale de l'Ordre des médecins. Cet organe, indépendant du Conseil national, a estimé que la radiation n'était "pas suffisamment motivée". Selon la décision d'appel, les propos du Pr Joyeux "n'excédaient pas le principe de la liberté d'expression".

Deux pétitions anti-vaccins. Au centre de l'affaire, deux pétitions publiées sur internet en septembre 2014 et mai 2015 par ce professeur cité en exemple par les anti-vaccins et contesté par une large partie de la communauté médicale. La première s'élevait contre une recommandation du Haut conseil de la santé publique, jamais suivie par le gouvernement, préconisant d'abaisser de 11 à 9 ans l'âge de la vaccination contre le papillomavirus pour les filles. La seconde fustigeait le remplacement du vaccin DTPolio trivalent (c'est-à-dire protégeant contre trois maladies, la diphtérie, le tétanos et la polio) par un vaccin hexavalent (protégeant contre six affections). Cette pétition pointait la présence d'aluminium comme adjuvant dans le vaccin en estimant que cela représentait un danger, ce qui n'est corroboré par aucune étude.