Agnès Firmin-Le Bodo 1:28
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Yasmina Kattou / crédit photo : LUDOVIC MARIN / AFP
Entre 2015 et 2020, plus de 20.000 euros de cadeaux ont été offerts selon "Mediapart" à Agnès Firmin-Le Bodo, qui vient de quitter le ministère de la Santé. Dans ce scandale appelé "affaire Urgo", la gratification offerte était en échange d'une renonciation du pharmacien à une remise commerciale de la part du laboratoire à l'officine. Si la pratique est interdite, est-elle encore utilisée ?

Elle avait secoué la nomination d'Agnès Firmin-Le Bodo en décembre au ministère de la Santé : l'affaire Urgo. Des cadeaux offerts à l'élue entre 2015 et 2020, à plus de 20.000 euros selon Mediapart. Une gratification offerte, contre une renonciation du pharmacien à une remise commerciale de la part du laboratoire Urgo à l'officine. Cette pratique interdite a concerné un grand nombre de pharmaciens et le laboratoire a été condamné en janvier 2023 à une amende de 1,125 million d'euros par le tribunal correctionnel de Dijon, après une enquête de la répression des fraudes.

Pour autant, qu'en est-il aujourd'hui ? Il semble que la politique du cadeau n'est plus à l'ordre du jour dans les officines. La loi anti-cadeaux existe depuis 1998 pour les pharmaciens. Elle a été renforcée en 2020. La règle est simple : pour les pharmaciens, médecins, et autres professionnels de santé, il est interdit d'accepter des gratifications en nature, ou en espèces. En cas de non-respect, la sanction est sévère. De quoi refroidir ceux qui pourraient être tentés.

Respect de la loi

"C'est un an d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende. Une peine qui peut aller jusqu'à l'interdiction d'exercer. Donc il a évidemment beaucoup à perdre à le faire et il ne faut pas jouer avec cette règle", détaille Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. Selon le pharmacien, aujourd'hui les officines respectent la loi. "Il n'y a plus de pharmaciens qui ont des avantages à titre personnel des laboratoires, c'est terminé", assure-t-il.

Aujourd'hui, les pharmaciens peuvent toujours recevoir des avantages de petites valeurs : par exemple 30 euros de frais de repas deux fois par an, ou encore des échantillons de produits, pour un total de 60 euros par an maximum.