Que faire face à une erreur médicale ?

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A.D
Une erreur médicale peut conduire à un préjudice et à une indemnisation. Le docteur Gérald Kierzek explique la marche à suivre si l'on pense en être victime.

Une erreur médicale n'arrive pas qu'en chirurgie. On en parle "dans tout acte médical qui tourne mal", explique mardi Gérald Kierzek, le médecin d'Europe 1. Une prise de médicament, par exemple, peut entrer dans le champ de l'erreur médicale. Cette dernière va entraîner un préjudice qui va potentiellement donner lieu à indemnisation.

Distinguer faute médicale et aléa thérapeutique. Gérald Kierzek met en garde : "tout accident médical ne veut pas dire erreur et surtout faute médicale. Il y a une notion d'aléa thérapeutique." Ce sera alors du domaine des experts et de l'enquête de déterminer s'il y a une faute médicale ou si c'est un aléa thérapeutique. "Nous avons une obligation de moyen et pas de résultat", ajoute le médecin.

Trios étapes : dialogue, commissions, plainte.Pour se défendre, il faut d'abord tenter de dialoguer avec le professionnel, suggère Gérald Kierzek. "Souvent, c'est une incompréhension qui va faire penser qu'il y a peut-être une erreur." Par ailleurs, chaque professionnel de santé a une responsabilité civile professionnelle. L'assureur pourra proposer une solution à l'amiable. Si le dialogue s'avère insuffisant, il existe des commissions régionales de conciliation (CRCI). "Tout le monde peut prendre contact avec ou sans avocat", souligne le médecin qui engage également à se rapprocher, dans chaque hôpital ou clinique, de la commission de relations avec les usagers. La troisième étape est de déposer une plainte.

La prévention des erreurs médicales. Pour éviter l'erreur, du côté professionnel, "on a des check-lists, des simulations, des formations. On a même une obligation de déclarations de tous les effets indésirables", explique Gérald Kierzek. Du côté des patients, le médecin donne deux astuces : "Si vous entrez au bloc opératoire, pliez-vous au jeu des questions. On va vous poser dix fois les mêmes questions : quelle jambe opère-t-on ? Quelle est votre identité ? C'est pour la sécurité et éviter l'erreur. Si vous avez une allergie, n'hésitez pas à le signaler plusieurs fois, voire à porter sur vous un bracelet ou une carte."