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Walid Berrisoul , modifié à
Un homme de 42 ans, victime de l'essai clinique de Biotrial en janvier dernier, a raconté sur Europe 1 lundi, sa descente aux enfers.
TÉMOIGNAGE

Il s'estime être un miraculé. L'une des victimes de l'essai clinique mené à Rennes par Biotrial, qui a fait un mort le 17 janvier dernier, s'exprime lundi pour la première fois. Ce Sarthois de 42 ans, qui a raconté à Europe 1 son calvaire, souffre toujours de séquelles neurologiques.

"Un doliprane" pour aller mieux. Père de famille, il a encore aujourd'hui du mal à parler. Des séquelles sur sa vue l'empêchent même de reprendre son travail de photographe. "L'essai clinique chez Biotrial a déconnecté mon cerveau", résume-t-il.

" Je ne pouvais rien faire, j'étais comme un légume "

Pour lui, le laboratoire a fait preuve de négligence. Juste après l'expérience médicale, lorsque l'état de santé d'un des patients volontaires s'est brusquement dégradé, Stéphane et les autres ne font pas l'objet d'une surveillance particulière. Pourtant, très vite, des maux de tête se déclenchent : "j'ai signalé ça et ils n'ont pas pris ça en compte, ils ont dit 'faut prendre un doliprane et ça ira mieux'".

"Comme un légume". Le lendemain, Stéphane a eu "des malaises, vertige et problèmes de vue, je ne pouvais ni marcher, ni rester assis sur le bord du lit, je ne pouvais rien faire, j'étais comme un légume, même pour avaler, c'était compliqué, j'étais surveillé pour manger", raconte la victime, pourtant arrivée à l'hôpital "en super bonne santé".

Il a porté plainte. Pour lui sauver la vie, les médecins du CHU de Rennes ont dû lui administrer un traitement expérimental, les autres n'ayant pas marché. Stéphane a depuis porté plainte pour "blessures involontaires". Il veut la vérité, savoir pourquoi le laboratoire portugais n'a pas arrêté l'expérience dès que les premières complications sont apparues. En attendant, les médecins sont incapables de lui dire si ses séquelles sont irréversibles ou pas.