Les survivants d'Ebola confrontés à de graves séquelles

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© CARL DE SOUZA / AFP
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avec AFP
Selon une étude publiée mercredi, la majorité des survivants du virus souffrent d'arthrite, de problèmes de vue ou de troubles de l'audition. 

Des mois après leur sortie de l'hôpital, de graves séquelles ont été fréquemment observées chez les survivants d'Ebola, comme l'altération de la vue ou de l'audition, et de l'arthrite, selon une étude publiée mercredi dans une revue médicale spécialisée, The Lancet Infectious Diseases. Le virus Ebola a fait plus de 11.300 morts sur près de 29.000 cas depuis décembre 2013, essentiellement en Afrique de l'Ouest.

Corrélation avec la virulence du virus ? L'OMS avait observé dès l'année dernière que de nombreux survivants présentaient des complications, évoquant un "syndrome post-Ebola". Au total, 277 survivants ont été examinés pendant le printemps 2015, quatre mois en moyenne après leur guérison. 76% souffrent d'arthrite, 60% de problèmes de vue, 18% d'une inflammation à l’œil (menaçant potentiellement la vue) et 24% des troubles de l'audition comme les acouphènes. Les chercheurs évoquent aussi une possible corrélation entre la quantité de virus présente chez les malades et l'ampleur des complications observées après la guérison. En d'autres termes, plus le virus serait virulent, plus les séquelles, en particulier oculaires, seraient importantes. 

"Sites sanctuaires" où le virus réside. Les auteurs de l'étude, dont John Mattia, l'un des rares ophtalmologistes de Sierra Leone, font l'hypothèse que si le virus Ebola disparaît rapidement de la plupart des fluides du corps après guérison, il peut persister des "sites sanctuaires" dans les yeux ou les testicules. L'OMS avait annoncé en avril que des traces du virus avaient été découvertes dans le sperme d'un homme, six mois après sa guérison.
Les recherches concentrées sur le vaccin. Cette étude est la première réalisée à partir des résultats des examens cliniques des patients et mesurant précisément l'ampleur de ces séquelles, selon ses auteurs. Les études scientifiques sur les séquelles des survivants étaient jusqu'à présent limitées, la recherche s'étant concentrée quasi exclusivement sur la lutte contre le virus et la mise au point d'un vaccin.