Les footballeurs moins bons à cause de... leurs caries

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N.M. avec AFP
Selon une étude publiée lundi, l'état bucco-dentaire des footballeurs professionnels d'Outre-Manche est déplorable au point d'impacter leurs performances sur le terrain. 

Près de quarante pour cent des joueurs de football professionnels en Grande-Bretagne ont des caries dentaires, dans certains cas suffisamment graves pour affecter leurs performances sur le terrain, selon une étude publiée lundi dans le British Journal of Sports Medicine.

Maladie des gencives pour 80% des footballeurs. Le mauvais état dentaire de nombreux footballeurs était connu des professionnels de santé, mais son retentissement possible sur leurs performances restait à établir. Pour en savoir plus, les chercheurs ont donc examiné 187 footballeurs professionnels d'Angleterre et du Pays de Galles. Les bilans ont révélé des dents et des gencives dans un état déplorable, alors que près des trois quarts des joueurs avaient affirmé avoir été chez le dentiste dans l'année précédente. Trente-sept pour cent ont des caries dentaires, et plus de 50 pour cent une érosion dentaire (structures dentaires usées par l'acidité). Huit joueurs sur dix présentait une maladie des gencives, et la moitié de la bouche était affectée chez trois joueurs sur quatre. 

Des dents de sagesse handicapantes. "Nous avons aussi trouvé des joueurs atteints d'infections des dents de sagesse, qui peuvent être très handicapantes et douloureuses", a indiqué le Pr Needleman. Par le passé, plusieurs joueurs de 1ère division anglaise -dont l'attaquant d'Arsenal, Robin van Persie, et le milieu international Florent Malouda, alors à Chelsea-, ont déclaré avoir retrouvé la forme après l'extraction de dents de sagesse. Près de la moitié des footballeurs ont dit que l'atteinte des dents et des gencives les "dérangeaient", et un cinquième qu'elle "minait" leur qualité de vie.

Des gros salaires mais pas de dentistes. Les joueurs peuvent avoir des gros chèques de paie, mais l'état de leur bouche est pire que celle, en moyenne, des autres jeunes hommes en Grande-Bretagne, selon l'étude. De façon surprenante, très peu de clubs -en dépit de leur énorme investissement dans les joueurs- ont des dentistes. Mais, "les équipes commencent à reconnaître qu'il s'agit d'une priorité", remarque le Pr Needleman. Ces résultats sont similaires à ceux relevés au Brésil, en Espagne et aux Etats-Unis, dans d'autres études.