Consultation chez le médecin : combien allez-vous payer en 2017 ?

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SANTÉ - Le tarif de nombreuses consultations va être revu à la hausse, passant de 23 à 25 euros.

Ils ont préféré un accord moyennement satisfaisant à pas d’accord du tout. Après six mois de négociations tendues, les principaux syndicats de médecins libéraux ont enfin trouvé un accord avec l’Assurance maladie. Une nouvelle convention, qui encadre les tarifs des 115.000 médecins libéraux, devrait entrer en application en novembre 2017 et pour cinq années. Le principal changement prévu est le passage de la consultation chez un généraliste de 23 à 25 euros. Mais derrière cette revalorisation très symbolique, les tarifs d’une multitude d’autres actes médicaux vont également évoluer en suivant un principe : les actes médicaux les plus compliqués seront facturés plus cher. Europe 1 fait le point sur ce qui attend les patients et leur porte-monnaie.

Consultation de base : 25 euros. La consultation de référence chez le généraliste coûtera deux euros de plus et concernera les rendez-vous concernant les pathologies les plus courantes et les moins graves.

Consultation coordonnée ou pour un enfant : 30 euros. Ce tarif concernera les rendez-vous pendant lesquels un médecin traitant adresse un patient à un spécialiste. Cette consultation coordonnée coûte actuellement 28 euros. Parce que le suivi des enfants nécessite plus de temps et d’attention, cette consultation coûtera aussi 30 euros chez le généraliste à partir de juillet 2017.

Consultation avec actes complexes : 46 euros. En suivant la même logique, les actes médicaux les plus complexes coûteront eux aussi plus cher. C’est notamment le cas pour le dépistage de mélanome, ou encore pour la consultation de contraception et de prévention des MST chez le généraliste et le gynécologue. Ce nouveau type de consultation coûtera 46 euros.

Consultation d’un spécialiste : 50 euros. S’il est explicitement prescrit par le médecin traitant, l'avis ponctuel d’un médecin spécialiste conventionné passera de 46 à 48 euros en octobre 2017, puis à 50 euros en juin 2018.

Consultation avec actes très complexes : 60 euros. Ce quatrième niveau désigne les consultations les plus difficiles, le plus souvent pour la mise en place d'une stratégie thérapeutique pour les patients atteints de cancer ou de pathologie neurologique grave. Le changement de tarif est prévu pour novembre 2017.

 

Ces autres mesures qui concerneront indirectement les patients

L’espoir de cabinets médicaux plus nombreux dans certaines zones. Cette nouvelle convention prévoit aussi un coup de pouce financier pour les médecins qui acceptent de s’installer dans des déserts médicaux au lieu de s’agglutiner dans les zones où les médecins sont déjà les plus nombreux. Ces derniers recevront une aide de 50.000 euros s'ils s'engagent à y rester au moins trois ans et à exercer en groupe. Reste à savoir si ce nouveau dispositif sera efficace : les gouvernements successifs tentent de résoudre le problème depuis une trentaine d’années, le dernier plan datant de fin 2012. Sauf que le problème demeure et s’aggrave même, selon une étude publiée fin juin par l’UFC Que Choisir. "On a une fracture sanitaire qui se creuse et qui s’aggrave", résumait son président, Alain Bazot.

Et de dépassements d’honoraires moins importants. C’est l’autre tendance de fond au sein de la médecine libérale : de moins en moins de médecins conventionnés (c’est-à-dire appliquant le tarif Sécu et rien de plus) et des dépassements d’honoraires de plus en plus importants.

Là aussi, les ministres de la Santé successifs ont bien tenté d’enrayer cette spirale, sans grand succès. Le gouvernement a néanmoins décidé de reconduire le dispositif "contrat d’accès au soin", qui sera rebaptisé "option tarifaire maîtrisée" (Optam) : les médecins signataires s’engagent à limiter leurs dépassements d'honoraires, en échange de quoi l’Assurance maladie prend en charge une partie de leurs cotisations sociales. La vraie nouveauté consiste à adapter ce dispositif aux professions qui en ont le plus besoin : les chirurgiens et les gynécologues-obstétriciens, dont les primes d’assurance ont atteint de tels sommets qu’il leur est difficile de ne pas facturer de dépassements d’honoraires.