Dépassements d'honoraires : les spécialistes ne jouent pas le jeu

© PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Théo Maneval avec C.M. , modifié à
Selon une étude publiée par le Figaro, les pédiatres, gynécologues et ophtalmologues ont du mal à accepter une modération de leurs tarifs. 

Le combat contre les dépassement d'honoraires est-il déjà perdu ? C'est ce qui ressort d'une étude de cabinet d'assurance relayée par Le Figaro dans son édition du 26 octobre. Ainsi, un médecin sur trois en France a accepté de stabiliser le prix de ses consultations contre un sur cinq dans les villes.

La ville, grand écart. L'étude porte sur trois métiers emblématiques du métier : ophtalmologue, pédiatre et gynécologue. Seul un médecin sur cinq dans les grandes villes a signé le contrat d'accès aux soins proposé par la ministre de la Santé Marisol Touraine en 2013 qui proposait des tarifs maîtrisés contre une baisse des charges. Dans le détail, les ophtalmologues sont les plus réticents avec 8% d'adhérents au dispositif, 19% des gynécologues. Les pédiatres, eux, ont adopté le dispositif à 38%. C'est dans la capitale que ce refus est le plus flagrant. Avec 4% de médecins adhérents, Paris est la lanterne rouge de cette étude, suivi de près de Lyon à 7%. 

Effet pervers. Selon le principal syndicat de médecins généralistes, la mesure a même eu des effets négatifs inattendus. Elle a ainsi permis des dépassements d'honoraires à certains spécialistes qui n'y avaient pas droit auparavant comme les radiologues, signataires à 77% de la mesure. Celle-ci leur permet désormais légalement de dépasser leurs honoraires tout en restant sous la moyenne des tarifs observés dans leur région.

Baisse des tarifs "intolérables". Un bon point quand même : les procédures contre les dépassements les plus élevés ont permis de faire baisser d'un quart les dépassements dits "intolérables" soit plus de 2 fois et demi le plafond de remboursement par la Sécurité sociale.

Reste que le contrat d'accès aux soins reste une mesure à retravailler. De nouvelles négociations entre les syndicats de médecins et l'Assurance Maladie sont d'ailleurs prévues au mois de février prochain.