Médecins : leurs revenus stagnent… à 85.000 euros nets par an

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Alcyone Wemaere, avec AFP
Les médecins libéraux ont vu dans l'ensemble, leurs revenus stagner en 2013. La plupart des spécialistes à honoraires libres enregistrent même une baisse.

Alors que les hausses tarifaires font partie des nombreuses revendications des syndicats de médecins, la caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF) a dévoilé lundi les revenus moyens des médecins. 

Des revenus comparables ou en baisse. Selon des données de la CARMF basées sur 106.00 déclarations sur les 126.000 cotisants à la caisse, la variation des revenus des médecins libéraux, généralistes et spécialistes confondus, a été "quasi nulle" en 2013 : +0,39 % en euros, soit -0,35 % de baisse de pouvoir d'achat en tenant compte de l'inflation 2013 (0,74%). Cela correspond à en moyenne 84.835 euros de revenus nets soit les recettes moins les cotisations et les charges liées au loyer ou l'investissement pour le cabinet, et les cotisations.

Les généralistes mieux lotis. Avec une hausse de 1,69% par rapport à 2012, la progression de revenus est plus importante pour les généralistes, avec 72.532 euros en moyenne de revenus imposables. Dans le détail, contrairement aux idées reçues, on note que les 54.300 généralistes en secteur 1 - pratiquant les tarifs fixés par la sécurité sociale - gagnent plus que les quelque 5.000 en secteur 2 - pratiquant les honoraires libres (respectivement 73.276 euros et 64.334 euros).

De grandes disparités chez les spécialistes. Les revenus des spécialistes sont en moyenne à la baisse : -0,81% par rapport à 2012. On relève de fortes disparités entre les spécialités : ainsi, un gériatre en secteur 2 gagne environ 39.500 euros par an contre près de 195.000 euros pour un cancérologue en secteur 1.

Les cancérologues figurent parmi les rares spécialités dont les revenus nets ont progressé en 2013 avec une hausse de 5,15%. On note aussi de 8,82% pour les hématologues et de 2,5% pour les gynécologues-obstétriciens.

Pourquoi ces différences entre les secteurs 1 et 2 ? La quasi stagnation des revenus des médecins libéraux s'explique en partie par le blocage de la consultation en secteur 1 à 23 euros pour un généraliste et à 25 euros pour un spécialiste. Si les généralistes s'en sortent mieux, c'est grâce à la rémunération sur objectifs (ROSP), introduite en 2012 en complément du traditionnel paiement à l'acte des médecins afin d'améliorer la prise en charge de certains malades ou les prescriptions.

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