Woerth : "on fait la moitié du chemin" sur l’ISF

eric woerth
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Le député Les Républicains de l’Oise, ancien ministre du Budget sous Nicolas Sarkozy, a regretté jeudi sur Europe 1 que le gouvernement ne supprime pas totalement l’ISF. 
INTERVIEW

La droite s’apprête à ferrailler dans les jours qui viennent sur le projet de loi de finances défendu par le gouvernement. Avec un mot d’ordre : ce Budget 2018 ne va pas assez loin sur les mesures libérales. Eric Woerth s’est appuyé sur l’exemple de l’ISF jeudi sur Europe 1 pour développer cet argumentaire. "Il fallait supprimer l’ISF. C’était dans nos projets. Encore une fois, on fait la moitié ou les deux tiers du chemin", a regretté le député Les Républicains de l’Oise, alors que seront bientôt exonérés du calcul de l’impôt le patrimoine financier, mais pas le patrimoine immobilier. "Il fallait supprimer l’ensemble de l’ISF", a insisté le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, invité d'Europe Matin

"Pourquoi se taper le secteur du logement ?" Pour Eric Woerth donc, il ne fallait pas mettre en place le futur Impôt sur la fortune immobilière (IFI). "Pourquoi garder un ISF sur l’immobilier ? Sinon pour tenter de garder un équilibre ou de pouvoir se rattraper aux branches, et de ne pas assumer totalement ?", s’est interrogé l’ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy. "Pourquoi lutter contre le logement ? Pourquoi se taper le secteur du logement alors que c’est un secteur qui a toujours tiré la croissance vers le haut ?", a-t-il poursuivi, toujours interrogatif.

"Ça va toucher les patrimoines moyens". "L’immobilier, le logement, c’est un grand secteur économie. Il n’y a pas de rente immobilière. Quand vous être un propriétaire immobilier ce n’est pas une rente, vous avez investi dans de la pierre plutôt que dans des actions", a argumenté le député de l’Oise. "Plus le patrimoine est élevé, moins l’immobilier pèse. Donc ça va toucher les patrimoines moyens de gens qui au fond n’ont rien à faire dans cet impôt", a conclu Eric Woerth, qui généralise l'attitude du gouvernement sur l'ISF à l'ensemble du Budget. "C’est vrai de beaucoup de mesures de ce budget qui sont 'en même temps'. ni chèvre ni chou, ni bouteille à moitié vide, ni bouteille à moitié pleine".