Le Parlement français approuve largement l'accord européen sur la Grèce

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Fabienne Cosnay avec agences , modifié à
Les députés ont voté pour l'accord conclu à Bruxelles par 412 voix contre 69, tandis que les sénateurs l'ont adopté peu après par 260 voix contre 23. 

Le Parlement français s'est prononcé mercredi, sans surprise et à une très large majorité, en faveur de l'accord européen sur la Grèce, qui ouvre la voie à un troisième plan d'aide à Athènes en échange de nouvelles réformes drastiques. Cet accord, qui prévoit une aide de 82 à 86 milliards d'euros en contrepartie d'une série de mesures d'austérité, a été validé par 412 députés contre 69 et par 260 sénateurs contre 23.

Dans le détail, les députés Front de Gauche ont unanimement voté contre, ainsi qu'une quarantaine de députés Les Républicains, trois écologistes, deux élus chevènementistes, les deux députés FN et un UDI. Se sont abstenus une dizaine de socialistes frondeurs, 35 députés LR et 4 écologistes. 

Un vote symbolique. Le vote des députés et sénateurs français, premiers dans la zone euro à se prononcer sur le compromis conclu lundi à Bruxelles, n'était pas obligatoire, contrairement à ce qui se passera dans des pays comme l'Allemagne, la Finlande, l'Estonie, la Lettonie, la Slovaquie ou l'Autriche, très réticents envers cette aide.

La France, premier allié. "Votre responsabilité, c'est d'indiquer le chemin", a déclaré Manuel Valls aux députés, quelques heures avant le vote. Le gouvernement veut que la France continue à jouer le rôle de "sauveur" de la Grèce endossé depuis le début de la crise par François Hollande face aux pays qui envisageaient froidement une sortie de la Grèce de la zone euro. "L'Europe a su surmonter une crise qui aurait pu lui être fatale", a martelé Manuel Valls à la tribune de l'Assemblée. "Abandonner la Grèce, c'est nous abandonner nous-mêmes."

Le Front de gauche a voté contre. Si l'accord de lundi a été largement approuvé, presque tous les groupes politiques se sont divisés, seul le groupe Front de gauche étant radicalement contre le pré-accord de lundi dernier. Son président André Chassaigne (PC), qui a accusé les institutions européennes "de fanatisme austéritaire", a appelé à voter "contre ce projet d'accord, contre ce coup d'Etat institutionnel qui ne vise qu'à mettre un peuple à genoux". Christian Jacob, le chef du groupe Les Républicains, où la liberté de vote avait été décrétée, a appelé à un "oui de vigilance".

"Ce qui commence maintenant n'est sans doute que le début d'une histoire, qu'un chemin plus douloureux pour Athènes", a-t-il ajouté en estimant que François Hollande avait voulu "faire de la politique intérieure sur un sujet d'importance". Comme son homologue centriste Philippe Vigier, Christian Jacob a demandé que les textes issus des négociations sur le futur plan d'aide soient soumis au Parlement pour ne pas se retrouver avec des accords de cette importance conclus par le président français "sans qu'il ait reçu un mandat clair".    

Le Parlement grec aussi. Dans la nuit de mercredi à jeudi, le Parlement grec a de son côté adopté les premières réformes exigées par les créanciers en vue du nouveau plan d'aide. Ces mesures ont été adoptées par 229 voix pour, tandis que 64 députés ont voté contre et six se sont abstenus.