Union européenne : Emmanuel Macron propose de "remettre à plat l'espace Schengen"

Le chef de l'État publie mardi dans 28 pays de l'UE une tribune dans laquelle il expose sa vision de l'Europe. (photo d'archive)
Le chef de l'État publie mardi dans 28 pays de l'UE une tribune dans laquelle il expose sa vision de l'Europe. (photo d'archive) © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Dans une tribune diffusée mardi dans 28 pays de l'UE, Emmanuel Macron détaille sa vision pour l'Europe et propose notamment de "remettre à plat l'espace Schengen". 

Emmanuel Macron propose de "remettre à plat l'espace Schengen" afin de rétablir "la liberté en sécurité", dans une tribune publiée lundi soir dans plusieurs médias de l'Union européenne. Le chef de l'État préconise en outre "une police des frontières commune et un office européen de l'asile, des obligations strictes de contrôle, une solidarité européenne à laquelle chaque pays contribue, sous l'autorité d'un Conseil européen de sécurité intérieure".

"La frontière, c'est la liberté en sécurité". "Aucune communauté ne crée de sentiment d'appartenance si elle n'a pas des limites qu'elle protège", plaide Emmanuel Macron dans sa tribune publiée dans les journaux de 28 pays, dont, en France, Le Parisien et les titres régionaux du groupe Ebra. "La frontière, c'est la liberté en sécurité", poursuit-il. "Nous devons ainsi remettre à plat l'espace Schengen : tous ceux qui veulent y participer doivent remplir des obligations de responsabilité (contrôle rigoureux des frontières) et de solidarité (une même politique d'asile, avec les mêmes règles d'accueil et de refus)."

La France a rétabli les contrôles aux frontières depuis les attentats du 13 novembre 2015. Au total, six pays ont réintroduit des contrôles aux frontières intérieures de l'espace Schengen (la France, l'Allemagne, l'Autriche, le Danemark, la Suède, la Norvège), invoquant des questions de sécurité ainsi que les déplacements transfrontaliers de migrants. 

 

Une Conférence pour l'Europe en fin d'année. Dans cette tribune, le chef de l'État met par ailleurs en garde les Français contre les "pièges" du "nationalisme" mais également du "statu quo", annonçant une "Conférence pour l'Europe" avant la fin de l'année. "Le repli nationaliste ne propose rien", écrit le président français, estimant que "ce piège menace toute l'Europe" et mettant en garde aussi contre "l'autre piège, celui du statu quo et de la résignation". Pour répondre aux attentes des citoyens, le chef de l'État promet "une Conférence pour l'Europe" chargée de "proposer tous les changements nécessaires (...) sans tabou, pas même la révision des traités".

Des mesures pour la démocratie, la défense, l'écologie... Emmanuel Macron propose également d'"interdire le financement des partis politiques européens par des puissances étrangères" et de créer une "agence européenne de protection des démocraties", chargée de protéger les élections dans chaque État-membre des "cyberattaques" et "manipulations". Il souhaite aussi mettre en place un Conseil de sécurité européen, auquel serait associé le Royaume-Uni, pour préparer les "décisions collectives" de l'UE dans le domaine de la défense ; ou encore de créer une Banque européenne du climat pour financer la transition écologique.