"Un front républicain honteux" selon Le Pen

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La président du FN a critiqué l’UMP sur sa stratégie au second tour des cantonales. Et refusé toute alliance.

Le Front national compte bien jouer son tôle d’arbitre jusqu’au bout lors du second tour des élections cantonales. Marine Le Pen ne dévie donc pas d’un iota de sa ligne de conduite, à savoir la critique systématique des "vieux partis", le PS, et plus encore l’UMP. La président du FN s’en est ainsi pris mercredi à la stratégie du parti présidentiel, définie la veille après 48 heures de cacophonie.

"Si j’ai bien compris, parce que ce n’est pas très facile", a-t-elle ironisé sur Europe 1, "on laisse le choix aux électeurs soit de s’abstenir, soit de voter socialiste. Ce qui en réalité correspond à un front républicain, mais à un front républicain honteux. En espérant que les électeurs du Front national n’en voudront pas trop, lors des prochaines élections, à Nicolas Sarkozy."

Regardez l'interview de Marine Le Pen :

"UMP et PS, le même ‘global party’"

A entendre la patronne du parti d’extrême droite, une alliance avec l’UMP n’est donc pas pour demain. "Je ne veux pas qu’on me force avec des alliances avec des partis dont un certain nombre de responsables sont des corrompus, qui mènent une politique nuisible pour les Français depuis 30 ans, qui ont appauvri notre pays dans des proportions épouvantables et qui sèment le malheur dans les foyers. Je ne veux pas m’allier avec eux", a martelé Marine Le Pen. "D’ailleurs, un certain nombre de personnes qui nous ont appelées pour nous demander de les faire élire (aux cantonales, ndlr). Et nous avons répondu ‘non’ quand il s’agissait de membres de l’UMP."

Et la président du FN de s’épancher à nouveau sur le thème de l’UMPS. "L’UMP et le PS, c’est le même ‘global party’. L’UMP est l’aile droite de ce parti, le PS l’aile gauche. Ils s’entendent très bien, ils votent les uns pour les autres, font la même politique", a-t-elle déclaré. "Moi, je veux gouverner avec le peuple français. On va voir dimanche si le Front national, seul, avec l’appui des Français, peut avoir des élus. Et ça, ça changerait tout."

"Nous allons sortir de nos difficultés financières"

Marine Le Pen a également assuré que son parti était en passe de régler ses problèmes d’argent, alors que la Société Générale a menacé de saisir le Paquebot, l’ancien siège du FN à Saint-Cloud, dont la vente est difficile. "Nous allons rembourser. Nous allons sortir très rapidement de nos difficultés financières" a affirmé la présidente frontiste. "Que voulez-vous, on n’a pas de valises de billets qui viennent de l’étranger", a-t-elle aussi lancé, dans une référence aux propos du fils de Mouammar Kadhafi laissant entendre que le dictateur libyen avait financé en partie la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

Toujours à propos d’argent, Marine Le Pen a expliqué qu'elle financerait par un emprunt sa campagne pour la présidentielle de 2012. "Je vais faire comme tout le monde, je vais demander un prêt à des banques en espérant que celles-ci, qui sont tellement amies du pouvoir, vont faire leur 'job'. Et si on me le refuse, je vais demander à tous les Français de m'aider", a-t-elle assuré.

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