Top six des trucs et astuces pour candidats en détresse

Najat Vallaud Belkacem 1280
Candidate à Villeurbanne, Najat Vallaud-Belkacem a choisi de faire appel au soutien d'Anne Hidalgo et Christiane Taubira. © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
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Ces candidats aux législatives se sont qualifiés pour le second tour, mais non sans mal. Les voilà maintenant contraints de mettre les bouchées doubles pour rattraper leur retard. 

Ils ont passé les qualifications, les voilà en finale. Mais pour certains candidats aux législatives, en ballotage (très) défavorable, la campagne d'entre-deux tours est un vrai chemin de croix. Ne reste plus qu'à déployer des trésors d'ingéniosité pour tenter de combler son retard. Et en la matière, chacun sa technique.

Technique n°1 : appeler des people à la rescousse

Le principe : Quand tout va mal et que la qualification du premier tour ne ressemble qu'à un sursis avant une probable sèche élimination au second, il reste encore les têtes d'affiches de son parti pour venir à son secours. Certains candidats à la traîne en appellent à leur soutien pour tenter de profiter de leur popularité.

L'adepte : Najat Vallaud-Belkacem, en grande difficulté dans la sixième circonscription des Bouches-du-Rhône face à Bruno Bonnell, candidat REM. L'ancienne ministre de l'Éducation a sorti l'artillerie lourde en s'affichant, mercredi, avec la maire de Paris Anne Hidalgo et l'ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira.

Technique n°2 : refuser les people à la rescousse

Le principe : Pour certains, le soutien des cadors de leur parti est plus vécu comme un boulet que comme un tremplin. Ceux-là refusent toute marque d'affection publique pour se concentrer sur leur campagne de terrain. Quitte à froisser des élus qui auraient bien aimé faire montre de leur aura.

L'adepte : Gilles Boyer, candidat dans la huitième circonscription des Hauts-de-Seine, et qui n'a recueilli que 22,9% des suffrages au premier tour contre 48,03% pour son adversaire REM, Jacques Maire. L'ancien directeur de campagne d'Alain Juppé a refusé la venue du maire de Bordeaux, raconte Le Parisien. Ce qui a beaucoup vexé le principal intéressé.

Technique n° 3 : labourer le terrain

Le principe : On ne change pas une équipe qui ne gagne pas vraiment. Pour beaucoup de candidats en ballotage défavorable, le seul moyen d'espérer inverser la tendance est encore de continuer d'arpenter sa circonscription pour convaincre les électeurs. Rien de neuf, mais on ne peut pas toujours être original.

L'adepte : À peu près tous, sauf les quelques rares qui préfèrent la technique n°4.

Technique n°4 : déserter le terrain

Le principe : Faire comme tout le monde, très peu pour eux. Pas question, pour certains, de tracter sur les marchés, faire du porte-à-porte ou enchaîner les rencontres avec les commerçants locaux. Mieux vaut disparaître pour, peut-être, créer le manque.

L'adepte : Jérémy Coste, candidat UDI dans la dixième circonscription des Hauts-de-Seine. Lui et son suppléant, le député sortant André Santini, sont arrivés deuxièmes au premier tour, loin derrière leur adversaire REM, Gabriel Attal. Ils ont ensuite décidé de suspendre leur campagne entre les deux tours pour que les citoyens puissent "voir à quoi ressemblera la vie démocratique française dominée par un parti unique".

Technique n°5 : souhaiter bon courage aux bacheliers

Le principe :Le bac, c'est tous les ans. Mais pour avoir droit à des encouragements de politiques, mieux vaut que le vôtre tombe une année électorale. Beaucoup de candidats se sont fendus d'un tweet pour souhaiter bon courage aux lycéens qui passaient, jeudi matin, l'épreuve de philosophie. Espérant peut-être au passage récupérer les suffrages de celles et ceux qui ont déjà 18 ans.

L'adepte : Nathalie Kosciusko-Morizet, en difficulté dans deuxième circonscription de Paris. L'ancienne candidate à la primaire de la droite a souhaité sur Twitter "bon courage à tous les candidats", avant de glisser un message qui pourrait tout aussi bien concerner tous les aspirants députés : "une semaine pour tout donner avant un été bien mérité."

Technique n°6 : insulter les électeurs

Le principe : Si le candidat est en détresse, c'est que les électeurs n'ont pas suffisamment voté pour lui. Et si les électeurs n'ont pas suffisamment voté pour lui, c'est assurément qu'ils sont soit stupides, soit trop paresseux pour aller aux urnes. Certains candidats à la députation choisissent donc de les insulter pour les convaincre. Audacieux.

L'adepte : Gilbert Collard, arrivé légèrement en tête dans la deuxième circonscription du Gard mais donné perdant au second tour face à la candidate REM Marie Sara. En meeting mercredi soir, le candidat soutenu par le Front national s'en est pris aux électeurs frontistes qui ne se sont pas déplacés au premier tour. "Au lieu de crier 'Gilbert !', allez voter, bande de faignants !", a-t-il lancé.