Pour Macron, Hollande "a fait beaucoup de choses à moitié"

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G.V. avec AFP , modifié à
INTERVIEW - Interrogé par Le Journal du dimanche, l'ancien ministre a justifié sa démission et critiqué Nicolas Sarkozy.

Décidé à tracer sa propre route, Emmanuel Macron multiplie les entretiens mais aussi les piques. Dans un entretien accordé au Journal du dimanche, l'ancien ministre ne se montre pas tendre avec François Hollande, mais c'est surtout pour Nicolas Sarkozy qu'il a les mots les plus durs, accusé d'incarner "le rabougrissement de la France".

Ce qu'il dit sur Nicolas Sarzkozy. Interrogé au sujet de l'ancien chef de l'Etat et candidat à la primaire de la droite, Emmanuel Macron juge que "si l'on regarde la frontière entre progressistes et conservateurs, il est clairement l'un des hérauts du conservatisme". "Sa vision de l'identité française est une forme de rabougrissement de la France, il exprime la brutalité sociale, le cynisme, l'irresponsabilité dans sa politique européenne. Il dit défendre la laïcité au nom de l'unité du pays mais ce qu'il propose fracture au contraire le pays et nourrit les communautarismes : c'est incohérent", assène celui qui a quitté mardi le gouvernement pour se consacrer à plein temps à son mouvement politique, En marche!

Ce qu'il dit sur François Hollande. Emmanuel Macron n'est pas tendre non plus sur le bilan de François Hollande. "Je ne construis pas ma démarche dans le rejet de ces années durant lesquelles j'ai conseillé et exécuté des réformes au sein du gouvernement. Mais si l'on veut réussir, on ne peut pas faire les choses à moitié et, malheureusement, on a fait beaucoup de choses à moitié", déplore-t-il. L'ancien ministre critique aussi le "slogan" de François Hollande "ça va mieux": "Retrouver collectivement le goût de l'avenir, ce n'est pas dire aux Français qu'ils ont une perception fausse de leur présent", assène-t-il.

Macron candidat en 2017 ? L'ancien ministre de l'Economie reste flou sur ses intentions quant à 2017, assurant que son "objectif" est uniquement "que les idées progressistes soient présentes au second tour de l'élection présidentielle et gagnent pour pouvoir transformer notre pays". Il salue le "courage" d'élus UDI dont le président du parti centriste Jean-Christophe Lagarde, qui lui ont tendu la main, mais ne va pas plus loin. 

Questionné sur un éventuel départ de la fonction publique, l'inspecteur des Finances affirme qu'il sera "cohérent et sensible à la nécessité d'exemplarité" mais sans plus de précisions. Pour faire campagne, Emmanuel Macron, qui compte "près de 75.000 adhérents" à son mouvement, va "solliciter des dons partout, en France et à l'étranger, de façon contrôlée et transparente".