Pour le président PS de Nouvelle-Aquitaine, Hollande (ou Sapin) devrait "la fermer"

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Alain Rousset s'en est pris à François Hollande, samedi, lors d'un discours. (Image d'illustration) © GEORGES GOBET / AFP
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Lors d'un discours samedi, Alain Rousset s’est emporté contre une personnalité "qui s'exprime depuis cinq ans" sur le chômage. Tout le monde a pensé à François Hollande, mais le président de région assure qu'il visait Michel Sapin.

Depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines, François Hollande est la cible de critiques plus ou moins ouvertes venues de son propre camp. Alors quand, samedi dernier, Alain Rousset, le président socialiste de la région Nouvelle-Aquitaine, s'est emporté, beaucoup y ont vu une preuve de ce désamour croissant. Lors des Universités socialistes de l’engagement, qui se sont tenues à Labège, en Gironde, l'élu a fustigé celui qui, depuis cinq ans, promettait l'inversion de la courbe du chômage, allant même jusqu’à l’enjoindre de "la fermer". Un moment capté par les équipes de C Dans l’air, sur France 5. Tout le monde a compris que le message s'adressait  au président de la République. Mais selon Alain Rousset, c'est Michel Sapin, le ministre de l'Economie, qui était visé.

"Celui qui s'exprime là-dessus depuis cinq ans devrait la fermer". "Comment sortir de ce sentiment général de défiance ?", s’interroge d’abord Alain Rousset. "Rien ne semble apporter une réponse, surtout pas les incantations sur le chômage, dont la courbe se retourne, ou sur la croissance qui revient. Celui qui s'exprime régulièrement là-dessus depuis cinq ans devrait la fermer", lance-t-il face à un auditoire particulièrement silencieux. "Il ne nous a pas aidés. Il a un boulot à faire, mais à un moment donné, les Français ressentent autre chose", conclut-il, cinglant.

"Je pensais vraiment à Michel Sapin". Interrogé par Sud Ouest lundi, Alain Rousset a assuré que tout le monde avait mal compris. Et qu'en fait, c'est le ministre de l'Economie qui était dans son collimateur. "Je pensais vraiment à Michel Sapin qui, comme ministre du Travail, parlait toujours de l'inversion de la courbe du chômage puis, comme ministre de l'Economie, nous annonce chaque jour le retour de la croissance alors que rien ne se passe et que les Français ne voient rien venir. Cela dit, je n'aurais pas dû prononcer de tels mots. Je me suis laissé emporter par le meeting", a-t-il déclaré.