Mélenchon veut faire de sa marche pour une VI République une "démonstration de force"

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avec AFP
Des dizaines de milliers de personnes sont attendues pour relancer la campagne du candidat de La France insoumise.

Faire du bruit pour faire parler. Peu audible depuis plusieurs semaines, Jean-Luc Mélenchon espère se relancer par une "démonstration de force" samedi à Paris, avec un défilé pour l'instauration d'une VIe République où il attend des dizaines de milliers de personnes. Plus de 200 cars ont été affrétés, notamment pour tenir compte de la fermeture exceptionnelle ce week-end de la Gare de Lyon.

"La campagne ne commence que maintenant". "On espère en faire le plus grand rassemblement populaire de la campagne", a expliqué mardi son directeur de campagne Manuel Bompard, assurant qu'il sera satisfait "si la place de la République est pleine". Ironisant sur les chiffres de participation avancés lors du rassemblement organisé le 5 mars au Trocadéro par le candidat LR François Fillon, Manuel Bompard a engagé les journalistes à consulter le site de vérification "Mapchecking" selon lequel la place de la République peut contenir plus de 110.000 personnes.

Scotché à la cinquième place dans les sondages depuis que Benoît Hamon a remporté la primaire socialiste, Jean-Luc Mélenchon compte sur les cinq dernières semaines de campagne pour recréer une dynamique. "On avait décidé de beaucoup miser sur le dernier mois, et on n'a pas eu tort parce que la campagne ne commence que maintenant", explique Sophia Chikirou, directrice de la communication de Mélenchon. Une référence à la saturation de l'espace médiatique depuis la fin janvier par les affaires concernant François Fillon, mis en examen mardi pour détournement de fonds publics, entre autres.

"Je voudrais être le dernier président de la Ve République". Le défilé de samedi est présenté comme "un moment clé" de la campagne qui ouvrira symboliquement "une nouvelle phase", selon Manuel Bompard. Cinq ans jour pour jour après déjà un défilé pour la VIe République organisé entre la Nation et la Bastille, "Méluch" espère frapper les esprits aussi fort qu'en 2012, quand il avait atteint le point culminant d'une campagne où il ne cessait de monter dans les sondages. Même si cette fois, les drapeaux et les pancartes, notamment communistes, seront relégués en fin de cortège.

"Pour nous, il ne s'agit pas de rééditer, c'est une prolongation, symboliquement on reprend le fil à Bastille pour l'amener jusqu'à la place de la République, de la VIe République", argumente le directeur de campagne. "Je voudrais être le dernier président de la Ve République et rentrer chez moi sitôt que la nouvelle Constitution aura été adoptée par le peuple français", écrit le candidat dans son programme, L'Avenir en commun.