Me Herzog s’en prend (encore) au juge Gentil

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avec AFP
L’avocat de Nicolas Sarkozy doute de l’impartialité de celui qui a mis en examen l’ex-président.

Trois jours après la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour "abus de faiblesse" dans l’affaire Bettencourt, le feu des critiques reste nourri à l’égard du juge Gentil, à l’origine de cette décision. Dimanche, c’est Thierry Herzog, l’avocat de l’ex-président, qui s’en prend au magistrat dans une interview au JDD.

Me Herzog évoque "une tribune politique". "On peut se poser au minimum la question de l'impartialité de ce magistrat", affirme ainsi Me Thierry Herzog, qui s’appuie sur une "tribune politique",  "signée par le juge Gentil contre Nicolas Sarkozy". L’avocat fait en fait référence à un texte publié le 27 juin 2012 par le quotidien Le Monde sous le titre "Agir contre la corruption, l'appel des juges contre la délinquance financière". "Cinq jours après la signature de cette tribune, le même juge a opéré quatre perquisitions au domicile de Nicolas Sarkozy, dans son bureau, ainsi qu'au domicile de sa secrétaire", martèle Me Herzog.

La tribune évoquée par l’avocat a en fait été signé par 82 personnes, dont d'autres juges réputés, mais aussi l'Association française des magistrats instructeurs, des universitaires, des policiers. Tous y faisaient le constat de l'échec de la lutte contre la délinquance financière durant la décennie qui s'achève, évoquant le "délitement" des dispositifs de répression contre la corruption, et le "désengagement de l'Etat", et proposent des réformes, sans cependant mentionner directement Nicolas Sarkozy.

 

Sa version de l’incident. L'avocat revient aussi sur l'incident ayant marqué la fin de l'audition de l'ex-chef de l'Etat. Le juge a "signifié à Nicolas Sarkozy qu'il était mis en examen pour abus de faiblesse pour des faits ‘commis en février 2007’", explique Me Herzog. "Nicolas Sarkozy lui a répondu que c'était une ‘grande injustice’. Le juge Gentil lui a rétorqué violemment que son propos était injurieux. Nicolas Sarkozy a répondu ‘non, c'est une injustice et j'ai la liberté de dire et de penser ce que je veux’. Le juge a ajouté : ‘C'est une injure et maintenant, c'est terminé’. Nicolas Sarkozy a dit ‘non, ce n'est pas terminé’, signifiant ainsi que comme tout un chacun il userait des voies de recours", déclare l'avocat. Qui dément donc en creux que son client ait prononcé le fameux "je n’en resterai pas là".

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Une contre-attaque judiciaire ? Alors que le juge Gentil a fait savoir par la voie de son avocat qu’il répliquerait aux attaques sur le plan judiciaire, Me Herzog a lui aussi laissé entendre qu’il pourrait attaquer le magistrat. Confirmant qu'il demandera l'annulation de la mise en examen, il indique qu'il "étudie d'autres actions". Lorsqu'un juge est considéré partial, il peut notamment faire l'objet d'une demande de dessaisissement, une procédure appelée "requête en suspicion légitime".