Maintien de l'ordre : l'objectif ne doit pas être d'"interpeller pour interpeller", selon Collomb

Gérard Collomb était en visite au Centre national d'entraînement des forces de la gendarmerie à Saint-Astier, en Dordogne.
Gérard Collomb était en visite au Centre national d'entraînement des forces de la gendarmerie à Saint-Astier, en Dordogne. © AFP
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avec AFP , modifié à
Pour Gérard Collomb, il faut "recueillir les preuves nécessaires" à la sanction judiciaire des fauteurs de troubles.

"L'objectif" des forces de l'ordre dans les manifestations n'est pas d'"interpeller pour interpeller" les fauteurs de trouble mais de "recueillir les preuves nécessaires" à leur sanction judiciaire, a affirmé vendredi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

Ces dernières semaines, le gouvernement fait l'objet de vives critiques, notamment venant de la gauche, sur la gestion des manifestations parisiennes contre la politique du gouvernement, qui ont parfois donné lieu à des interpellations massives.

Développer le travail commun entre policiers, gendarmes et magistrats. "Notre objectif ne doit pas être d'interpeller pour interpeller mais au contraire de recueillir les preuves nécessaires à une judiciarisation effective de ceux qui troublent les cortèges et, au final, nuisent au message défendu par les manifestations pacifiques", a déclaré Gérard Collomb, en visite au Centre national d'entraînement des forces de la gendarmerie à Saint-Astier, en Dordogne. "L'accompagnement judiciaire est désormais indispensable dans la manœuvre d'ordre public", a-t-il souligné, appelant à "développer encore le travail commun entre policiers, gendarmes et magistrats pour mieux cibler les interpellations et obtenir des suites judiciaires encore plus dissuasives".

"Pour ce faire, des officiers de police judiciaire sont désormais insérés directement dans les rangs des unités de maintien de l'ordre qui peuvent constater in situ la commission d'infractions telles que la participation à un groupement préparant des violences ou dégradation, le port d'armes, la dégradation de biens privés ou encore les violences contre personne dépositaire de l'autorité publique", a-t-il expliqué.

Caméras piétons. Le ministre a par ailleurs pointé l'"enjeu décisif" de pouvoir répondre au "poison de la rumeur qui peut tout emporter jusqu'à rompre le lien de confiance entre les forces de l'ordre et la population". "Nous ne pouvons pas seulement répondre par de simples démentis. Nous le ferons à chaque fois qu'il le faudra, mais nous devrons répondre aussi par la force évocatrice de nos propres images. Aussi ai-je demandé aux directeurs généraux, aux préfets de police que toute intervention sensible des forces mobiles soit désormais filmée par des caméras piétons, des drones", a-t-il affirmé.

Rumeur et réseaux sociaux. Fin avril, une rumeur propagée sur les réseaux sociaux et relayée par certains médias avait évoqué le cas d'un étudiant gravement blessé à la tête après une chute lors de l'évacuation par les forces de l'ordre de l'université de Tolbiac, à Paris. Cette rumeur avait été démentie par la Préfecture de police et l'AP-HP mais ne s'était éteinte qu'après que les prétendus témoins du drame étaient revenus sur leurs témoignages.