Mailly : "le petit bout de la lorgnette"

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Le secrétaire général de FO critique le manque d’ambition des projets de Nicolas Sarkozy.

Comme tous les partenaires sociaux, Jean-Claude Mailly a regardé avec attention l’intervention télévisée de Nicolas Sarkozy mardi soir. Et comme la plupart des syndicats, le secrétaire général de Force ouvrière (FO) a trouvé matière à critiquer le chef de l’Etat. Sur les propositions en matière d’impôts, par exemple.

 

"Très prudent" sur le CTP

 

"C’est une réforme fiscale par le petit bout de la lorgnette", a regretté Jean-Claude Mailly mercredi matin sur Europe 1. Il faut une grande réforme fiscale, et notamment redonner à l’impôt sur le revenu sa vraie place dans notre fiscalité, ce qui n’est pas le cas." La suppression du bouclier fiscal trouve bien grâce à ses yeux, mais pas couplée avec celle de l’ISF. "Le rendement du bouclier fiscal par rapport au rendement de l’ISF, ça n’a rien à voir", a-t-il rappelé.

 

En revanche, le secrétaire général de FO voit plutôt d’un bon œil la généralisation des contrats de transition professionnelle à tous les licenciés économiques. Mais il reste vigilant sur la question. "Le contrat de transition professionnelle est financé quasiment exclusivement par l’Etat. Je crains qu’il n’y ait aujourd’hui une tendance à vouloir passer le financement de l’Etat vers les partenaires sociaux", a-t-il déclaré. "On va donc être très prudent, pas sur l’objet, mais sur qui va payer."

 

"Si c’est ça, c’est non ! "

 

Sur l’emploi des jeunes, Nicolas Sarkozy a annoncé le doublement du nombre de formation en alternance. "L’emploi des jeunes, c’est à la fois les conditions d’entrée dans l’emploi, la nature des contrats. Ce n’est pas simplement l’alternance. Encore une fois, c’est par le petit bout de la lorgnette", a regretté Jean-Claude Mailly. "Et je rappelle que sur 5 ans, on aura supprimé 400.000 postes dans la Fonction publique d’Etat. Ce sont 400.000 jeunes qui ne trouvent pas de boulot."

 

Enfin, dernier grand projet de Nicolas Sarkozy annoncé mardi soir : la dépendance. "Ma préférence, c’est qu’il faut que la dépendance soit traitée dans le cadre de la sécurité sociale. Je crains qu’on ne fasse un cahier des charges et qu’on dise aux assurances privées : "voilà un très beau marché qui vous est garanti". Si c’est ça, c’est non", a-t-il prévenu, avant de déplorer "On s’écarte encore une fois de la solidarité et des principes républicains pour aller vers le marché. C’est tout le contraire de la République."