Banlieues : Macron "assume totalement" une "politique de discrimination positive"

Emmanuel Macron, en visite mardi 7 mars aux Mureaux.
Emmanuel Macron, en visite mardi 7 mars aux Mureaux. © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le candidat d'En marche ! à la présidentielle a déclaré mardi préférer favoriser l'accès à la nationalité française pour les étrangers plutôt que donner le droit de vote.

Mardi, Emmanuel Macron a un peu plus dévoilé son programme lors d'un entretien à l'AFP, avant une visite aux Mureaux, dans les Yvelines, en banlieue parisienne. Un petit symbole pour le candidat d'En Marche! puisque c'est en banlieue, à Bobigny, qu'il avait annoncé sa candidature, en novembre dernier. Comme un tacle à François Hollande, Emmanuel Macron explique qu'il "ne veut pas faire de propositions qui ne soient pas tenables" en matière de droit de vote des étrangers, préférant "que l'exercice de la citoyenneté se fasse d'abord par l'accès à la nationalité".

Un "vrai" examen de maîtrise du français. Interrogé sur sa position en matière de droit de vote des étrangers, le candidat d'En marche! à la présidentielle a souligné que "cela fait partie de ces propositions qui, depuis la fin des années 70, font l'objet de toutes les campagnes et n'ont jamais été tenues". Mais "je suis favorable à clarifier les règles d'accès à la nationalité française, avec un vrai examen de maîtrise de la langue", a-t-il ajouté.

Multiplier le "testing". Interrogé sur l'instauration de statistiques ethniques, le candidat d'En Marche! s'est refusé à lever un "débat théorique inutile dans cette campagne". "Je suis favorable de manière pragmatique à multiplier le testing, la réponse pénale, et le 'name and shame' : aller faire des enquêtes-mystère auprès d'entreprises pour voir si elles ont des pratiques de discrimination à l'embauche, de sanctionner celles qui sont établies et au-delà de rendre publiques chaque semestre les entreprises qui se comportent mal sur ce plan", a-t-il ajouté.

"Reconquête culturelle" dans les banlieues. Concernant les banlieues, le candidat d'En Marche! "assume totalement" une politique de "discrimination positive" envers les quartiers difficiles, assurant vouloir "remettre dans les quartiers un imaginaire républicain de réussite". Emmanuel Macron propose notamment de verser une prime à l'entreprise qui recrute en CDI un habitant des quartiers prioritaires

Emmanuel Macron propose aussi de limiter à douze enfants les effectifs dans les classes de CP et de CE1 dans les zones d'éducation prioritaire. "On n'a pas permis aux jeunes et aux moins jeunes d'aller réussir hors de ces quartiers, de permettre de la vraie circulation des énergies, des vraies trajectoires, et des parcours. Pour schématiser, pour s'en sortir quand on vient des quartiers il faut bien jouer au football ou être comique ou acteur. Mais on ne le peut pas par le salariat ou l'entrepreneuriat, c'est beaucoup plus dur", a poursuivi le candidat.