Christophe Caresche : "Le moment est venu de soutenir Emmanuel Macron"

Christophe Caresche
Christophe Caresche © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
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G.S. , modifié à
Le député de Paris, chef de file des réformateurs du PS, estime dans une interview au JDD que le pôle "vallsiste" pourrait sauter le pas.

"À titre personnel, ma décision est prise : le moment est venu de soutenir Emmanuel Macron". Le député PS de Paris, Christophe Caresche, a décidé de sauter le pas : il soutiendra l’ancien ministre de l’Economie dans la course à l’Elysée. "Pour un homme de gauche, Emmanuel Macron est la seule solution permettant de contrer efficacement Marine Le Pen au deuxième tour de la présidentielle", argumente dans une interview au Journal du dimanche le chef de file des "réformateurs" du PS, également appelés les "vallsistes", du nom de l’ancien Premier ministre.

"Nos chemins se séparent". "Parce qu’[Emmanuel Macron] offre la possibilité de créer une nouvelle force, cohérente, parce qu’il rassemble déjà des responsables issus de formations politiques opposées mais qui, au fond, pensent la même chose : il faut relancer l’Europe et faire du redressement économique une priorité. C’est une décision qui n’est pas facile à prendre : je dois tout au PS, à commencer par ma carrière politique. Mais il faut prendre acte aujourd’hui du fait que nos chemins se séparent", développe Christophe Caresche.

Aussi, et surtout, le député n’exclut pas que les autres représentants de la ligne réformatrice en fassent de même. "La décision n’est pas prise, mais la réflexion devrait s’accélérer. Cette sensibilité a vocation à se retrouver dans la démarche d’Emmanuel Macron. Certains m’ont d’ailleurs précédé, et j’espère que d’autres suivront", lance cet ancien soutien de Manuel Valls.

Hamon "amène le PS à se radicaliser". Si Christophe Caresche entend emprunter d’autres "chemins" que les élus restés fidèles au PS, c’est aussi par rejet de la candidature de Benoît Hamon, avec qui il entretient des divergences irréversibles. "Il amène le PS à se radicaliser, à se déporter vers une gauche ‘mouvementiste’ et protestataire, qui ne sera pas en capacité d’assumer les responsabilités du pouvoir", tacle le député de Paris. Et d’insister : "Le projet que porte Benoît Hamon est incompatible avec un large rassemblement des Français au deuxième tour, s’il y figurait, face à Le Pen. Ce serait un risque que personnellement je ne souhaite pas courir".

Bayrou ? "Sa décision donne une crédibilité très forte au rassemblement".Et le ralliement de François Bayrou - ancien allié de la droite - au candidat d’En marche ne le décourage pas, bien au contraire. "La décision de François Bayrou est importante : elle donne une crédibilité très forte à ce rassemblement qu’Emmanuel Macron appelle de ses vœux depuis le début. Bayrou est un homme libre", martèle le député PS de Paris. Et de conclure : "Il a su prendre ses responsabilités. Il nous faut maintenant prendre les nôtres".