L'Assemblée adopte le projet de budget 2019 de la Sécu

Le projet de budget a été adopté avec 335 voix pour. Image d'illustration.
Le projet de budget a été adopté avec 335 voix pour. Image d'illustration. © Thomas SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Le projet de budget 2019 de la Sécurité sociale a été adopté mardi en première lecture par les députés, par 335 voix contre 190.

L'Assemblée nationale a adopté mardi en première lecture le projet de budget 2019 de la Sécurité sociale, deuxième du quinquennat d'Emmanuel Macron, par 335 voix contre 190 et 33 abstentions.

Les députés LREM et MoDem ont voté pour, les autres groupes politiques très majoritairement contre, concentrant leurs critiques sur le pouvoir d'achat, en particulier des retraités.

Un texte "sans grandes ambitions" pour LR. En présence de la ministre de la Santé Agnès Buzyn et du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, Thomas Mesnier, chef de file des "marcheurs" sur le texte, a défendu un "budget de transformation", avec en toile de fond l'idée "d'un travail qui paye mieux". Il a notamment mis en avant l'exonération des cotisations salariales sur les heures supplémentaires.

Mais pour LR, Jean-Pierre Door a déploré un texte "sans grandes ambitions", dénonçant une "erreur politique majeure" en construisant ce budget sur "l'austérité" envers les retraités. Côté UDI-Agir, où les députés se sont majoritairement abstenus, Francis Vercamer a estimé que ce budget "ne donne que des signes" qui "ne paraissent pas répondre à l'urgence de la situation". 

Tout en saluant quelques avancées, Jeanine Dubié (Libertés et Territoires) a estimé que "la quasi totalité" des retraités seraient perdants en terme de pouvoir d'achat.

Une philosophie du "travailler plus pour ne pas gagner moins". Toute la gauche a également voté contre, dénonçant à l'instar de Joël Aviragnet (PS) le "choix politique de geler les pensions" et une philosophie du "travailler plus pour ne pas gagner moins". "C'est un beau roman, c'est une belle histoire", "mais il n'y a que vous pour y croire", a lancé au gouvernement Pierre Dharréville (PCF), dénonçant "un nouveau tour de vis" dans lequel "les plus gros sont les grands gagnants" alors que les retraités, notamment, sont les perdants.

"Mais dans quelle langue il faut vous le dire? (..) quelle gabegie, quel gâchis colossal!", a tonné François Ruffin (LFI), dénonçant l'absence de créations d'emploi avec le CICE, transformé en baisse de cotisations sociales patronales. "En même temps, vous osez geler les pensions de retraite!", a-t-il dénoncé.

Pour la première fois depuis 18 ans, ce budget est positif, avec 700 millions d'euros d'excédents prévus en 2019. Mais c'est au prix d'efforts demandés au monde de la santé (3,8 milliards d'économies) et sur les prestations sociales (1,8 milliards), notamment à destination des retraités.