Jean-Luc Barré sur Jérôme Cahuzac : "J’ai été le premier à dire que ce compte était d’origine politique"

  • Copié
, modifié à
Jean-Luc Barré, proche de Jérôme Cahuzac, assure qu'une partie de la famille politique de l'ancien ministre connaissait l'existence du compte ouvert en Suisse en 1993.
INTERVIEW

Jerôme Cahuzac, l’ancien ministre du Budget a assuré lundi, devant le tribunal correctionnel de Paris, que le premier compte qu’il a ouvert en Suisse aurait dû servir à financer, de manière occulte, les ambitions politique de l’ex-Premier ministre socialiste Michel Rocard.

Une origine politique. "Comment se fait-il que ce compte, pendant dix ans, n’a jamais servi ?", interroge mardi, au micro de la matinale d’Europe 1, Jean-Luc Barré, proche de Jérôme Cahuzac. "J’ai été le premier à dire que ce compte était d’origine politique", rappelle-t-il. En effet, l’auteur du livre Dissimulations, avait déjà soulevé, sur l’antenne d’Europe 1, l’hypothèse que Jérôme Cahuzac avait ouvert son premier compte en Suisse pour "financer" Michel Rocard.

Trouver de l'argent pour faire campagne. "Il se trouve qu’il l’ouvre en 1993, à un moment où il fait campagne pour Michel Rocard. […] Jérôme Cahuzac fait partie de son équipe rapprochée, est très en relation avec les laboratoires pharmaceutiques qui sont des pourvoyeurs de partis politiques", raconte Jean-Luc Barré. "Il organise pour Michel Rocard des visites auprès de magnats de l’industrie pharmaceutique dont Pierre Fabre".

L'épreuve de vérité. Mais pourquoi avoir attendu tout ce temps avant d’évoquer l’origine de ce compte en Suisse ? "Jérôme Cahuzac avait le sentiment d’avoir fait beaucoup de mal […] en chargeant ses amis politiques, et notamment du vivant de Michel Rocard […] il a eu le désir de ne pas en rajouter", estime Jean-Luc Barré. "Il m’a dit : l’épreuve de vérité, pour moi c’est le procès. C’est devant les juges que je dirai ce que j’ai à dire sur ce compte".

Qui savait ? Pourtant, après les révélations fracassantes de Jérôme Cahuzac, beaucoup de voix se sont élevées pour défendre la probité de l’ancien Premier ministre de François Mitterrand, décédé en juillet. "Ça veut dire que Michel Rocard aurait été le seul homme politique sur la place de Paris, à une époque où il n’y avait pas de lois tout à fait nettes sur le financement des partis, à ne pas avoir besoin d’argent pour ses campagnes électorales ?", interroge Jean-Luc Barré. "Toute la vérité sur l’affaire Cahuzac, un jour ou l’autre, on la saura. Le fond de l’affaire, c’est qu’est-ce que savait sa famille politique de l’existence de ce compte, du plus haut de l’exécutif jusqu’à sa famille originelle qui sont les rocardiens ?"