Gérald Darmanin 1280 AFP 2:04
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Michael Darmon , modifié à
Selon notre éditorialiste Michael Darmon, l'actuel ministre de l'Action et des Comptes publics, très affecté par la mort de son ami et maire de Tourcoing, hésite à revenir dans la ville nordiste, dont il fut l'édile de 2014 à 2017.

Jeudi, au terme d’une longue maladie, l'ami de Gérald Darmanin et maire de Tourcoing, Didier Droart, est mort. Le ministre de l'Action et des Comptes publics était à Dunkerque lorsque la nouvelle lui est parvenue. Dans un communiqué, il a déploré la perte d’un élu devenu "un père" pour lui. Et dont il hésite véritablement à prendre la suite à la mairie de Tourcoing, selon notre éditorialiste Michael Darmon.

"La nouvelle de la mort de Didier Droart a déclenché une forte émotion locale et une conséquence politique : nombreux sont ceux à avoir demandé à Gérald Darmanin de prendre la succession du maire disparu. Les élections municipales auront lieu en 2020 dans la ville nordiste, dont le ministre fut maire de 2014 à 2017.

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Bertrand pousse pour un retour de Darmanin. Selon les élus locaux, seul l'actuel ministre de l'Action et des Comptes publics est capable d'empêcher la troisième ville du département le plus peuplé de France de basculer à l'extrême droite, alors que de nombreux enjeux pèsent sur la région. "Il était bien comme maire", se souvient une Tourquennoise.

Il faut aussi savoir qu’une autre personnalité veut convaincre Gérald Darmanin de revenir à Tourcoing : Xavier Bertrand, auprès duquel il est resté proche et qui aimerait bien le voir revenir dans le Nord. Gerald Darmanin est donc en plein dilemme politique au-delà de son émotion personnelle. Car avec l’interdiction du cumul, il lui faudra quitter son poste de ministre pour redevenir maire de Tourcoing, alors qu'il est aujourd'hui premier adjoint. Mais les pressions sont fortes pour le faire rester dans le gouvernement d'Édouard Philippe. Emmanuel Macron peut-il se passer du ministre le plus politique de son gouvernement, venu de la droite ?

Macron devra être persuasif. Ces jours-ci, le président de la République a acquis une conviction : il doit désormais davantage compter sur des ministres politiques et moins sur ceux issus de la société civile. C’est l'une des conséquences de la crise des "gilets jaunes" qui a déstabilisé l'exécutif. 

La semaine prochaine sera donc cruciale, avec des discussions prévues entre le locataire de l'Élysée et celui de Bercy. À l'heure actuelle, selon nos informations, il faudra qu'Emmanuel Macron fasse preuve de persuasion pour le convaincre de rester. Et tout va dépendre du rôle que compte faire jouer le président de la République à Gérald Darmanin. Voilà en tout cas un nouvel enjeu dont le président se serait bien passé, alors qu’il tente à nouveau de reprendre la maîtrise de son agenda politique."