Eric Ciotti critique le projet de loi immigration du gouvernement. 1:15
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Alexandre Chauveau, édité par Yanis Darras
Après la présentation des grandes lignes du futur projet de loi immigration du gouvernement, les oppositions de droite ne semblent pas convaincues. Parmi les mesures critiquées : la création d'un titre de séjour "métiers en tension". Du côté du sénateur François Noël-Buffet, l'urgence est à retravailler l'expulsion des personnes en situation irrégulière. 

Le thème de l'immigration n'a pas terminé de faire parler de lui en 2023. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé les grands chantiers du nouveau projet de loi immigration qui sera débattu au Parlement, dès l'année prochaine. Avec une mesure phare : la création d'un titre de séjour "métiers en tension", pour pallier au manque de main d'œuvre dans certains secteurs d'activités. 

Une mesure qui ne trouve pas vraiment d'écho du côté de l'aile droite de l'hémicycle de l'Assemblée nationale, a commencer par le Rassemblement national, qui dénonce une campagne de régularisation massive des clandestins. "Puisque le gouvernement n'arrive pas à régler les arrivées de migrants clandestins en France, et puisque ce dernier n'arrive pas, une fois qu'ils sont ici, à les renvoyer chez eux, alors, on nous propose de les régulariser", s'agace Laurent Jacobelli, député FN de Moselle. 

Action diplomatique d'ampleur

"Mais les Français ne sont pas dupes. Ça fait des décennies qu'on leur fait le coup et je crois qu'ils n'en peuvent plus", assure-t-il au micro d'Europe 1. Une critique partagée par certaines figures des Républicains comme Éric Ciotti et Bruno Retailleau. Mais pour le sénateur LR François Noël-Buffet, réclame la maîtrise du français et l'assurance d'une formation professionnelle pour les nouveaux arrivants. Ce sénateur, auteur d'un rapport reconnu sur l'immigration en mai dernier, cité par Gérald Darmanin, dénonce des propositions insuffisantes sur les expulsions et demande une action diplomatique d'ampleur à l'égard des pays qui refusent de reprendre leurs clandestins expulsés. 

Des modifications à venir

"C'est un travail qui doit être mené par le chef de l'État, sinon nous n'y arriverons pas", urge François Noël-Buffet. "Je veux que dans la loi soit inscrit le fait qu'on ne donnera pas de visa si on n'a pas de laissez passer consulaire. Il faut que ça figure dans le texte", lance-t-il au micro d'Europe 1.  Face aux oppositions, le gouvernement se dit prêt à faire quelques concessions. Mais, face aux demandes du Rassemblement National et des Républicains, le projet de loi immigration promet d'être largement amendé avant d'être potentiellement adopté en début d'année prochaine.