Hamon juge "légitime" que François Hollande soit candidat à la primaire

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© XAVIER LEOTY / AFP
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Pour Benoît Hamon, candidat à la primaire de la gauche, François Hollande devra "s'expliquer" devant les Français s'il choisit de briguer un second mandat.

Le député socialiste et candidat à la primaire de la gauche Benoît Hamon a jugé dimanche sur BFM TV qu'il serait "légitime" que le président de la République François Hollande soit lui aussi candidat à la primaire. Interrogé sur le fait que François Hollande puisse être candidat, il a répondu: "candidat, à l'évidence il peut l'être, j'ai même envie de vous dire, il devrait l'être". "Car quand on vit une épreuve, celle d'une impopularité très forte, je pense qu'il a envie de s'expliquer. Il faudra qu'il dise sa part de vérité devant les Français, dans un exercice à égalité avec les autres candidats", a ajouté Benoît Hamon. "Je pense que ce serait légitime", a-t-il insisté.

Manuel Valls et le rassemblement. "Que Manuel Valls veuille le remplacer, ça n'échappe à personne. Si c'est lui, ça ne me gêne pas non plus, mais si vous me posez la question s'il (François Hollande) peut être candidat, la réponse est oui. C'est pas illégitime de vouloir s'expliquer devant les Français", a-t-il ajouté. Interrogé sur la démarche de Manuel Valls pour rassembler la gauche, le député socialiste juge que le Premier ministre "est le plus mal placé pour opérer ce rassemblement". "Il fait le contraire de ce qu'il a dit et théorisé depuis quelques mois sinon quelques années. Depuis qu'il est devenu Premier ministre [...], il a théorisé les gauches irréconciliables", a-t-il insisté.

Un Premier ministre trop clivant par le passé. "Sur le plan des valeurs, il rompt avec sa famille politique, et maintenant parce qu'on se rapproche des élections, parce que sa stratégie a manifestement échoué, on reviendrait au rassemblement de la gauche?", a-t-il ironisé, soulignant que lui-même n'avait "jamais dévié de cette voie-là [le rassemblement, ndlr]". Selon lui, "ce qui serait efficace pour la gauche c'est que toute la gauche soit rassemblée dans la primaire", a-t-il insisté, citant par exemple Jean-Luc Mélenchon, qui ne veut pas y participer.

Un "espace minoritaire". Pour Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, qui participait à un débat avec Benoît Hamon en fin d'émission, ce dernier "est tombé dans le piège des primaires. Aujourd'hui, il se débat en essayant de rassembler un espace très minoritaire". "Nous on ne s'adresse pas à cet espace clos qu'on appelle la gauche, nous on parle à tout le pays", a-t-il insisté. "Si Benoît Hamon n'était pas le candidat qui sortait vainqueur de la primaire, soutiendra-t-il Jean-Luc Mélenchon parce qu'on peut gagner, ou va-t-il faire le choix de perdre avec le Parti socialiste ?", a-t-il demandé, l'invitant à "aller au peuple, pas à la primaire".

L'hypothèse Montebourg. "La question est de savoir si vous voulez tuer le PS en lui passant devant ou faire gagner la gauche", a rétorqué Benoît Hamon. "Il me semble que si on veut faire gagner la gauche, la question du rassemblement par les primaire est posée, car aujourd'hui ni vous ni nous, n'est au second tour de l'élection présidentielle". Quant à Arnaud Montebourg, lui aussi candidat à la primaire, Benoît Hamon estime que "l'alternance à Hollande c'est peut-être lui, mais c'est pas forcément lui".