Agnès Pannier-Runacher (1280x640) Europe 1 2:30
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Romain David , modifié à
Au micro d'Europe 1, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, a estimé que les closes environnementales de l'accord de libre-échange entre l'UE et le Mercosur pouvaient être musclées pour forcer le Brésil à agir contre la déforestation.
INTERVIEW

"Notre maison brûle." Reprenant les mots de Jacques Chirac, Emmanuel Macron s’est alarmé dans un tweet des gigantesques incendies qui ravagent la forêt amazonienne. Le chef de l’État a dénoncé une "crise internationale". De quoi piquer la susceptibilité du président brésilien, Jair Bolsonaro, qui lui a reproché, également sur Twitter, d’adopter une "mentalité colonialiste".

Pour Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, la France a les moyens d’agir sur la situation en Amazonie en jouant de pression diplomatique, a travers notamment l’accord de libre-échange UE-Mercosur, en cours de ratification par les différents parlements européens. "Il faut installer un rapport de force avec le gouvernement brésilien si l’on veut obtenir quelque chose", a-t-elle réagi, vendredi matin, sur Europe 1, à la veille de l’ouverture du G7 à Biarritz,  

Un mécanisme de sanction

"Le Mercosur prévoit une clause de respect des engagements de l’accord de Paris, avec des sanctions si ça n’est pas respecté", a rappelé Agnès Pannier-Runacher au micro de Sébastien Krebs. "Qui a demandé à ce que cette clause soit mise dans le Mercosur ? C’est la France."

"Nous sommes en train de revoir le contenu exact de l’accord pour voir si ce mécanisme est suffisamment opérationnel pour faire ce rapport de force", indique-t-elle encore, alors que certaines voix réclament un abandon pur et simple de l’accord en signe de protestation contre la politique du gouvernement brésilien. "Vous ne voulez pas vous investir dans le sujet des accords de Paris ? Eh bien, vous n’aurez pas accès aussi facilement que vous le souhaitez à nos marchés. C’est l’enjeu de cet accord", résume Agnès Pannier-Runacher.