Lors de son meeting, Nicolas Sarkozy défend "ses" référendums

© MIGUEL MEDINA / AFP
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Raillé à droite comme à gauche, Nicolas Sarkozy a défendu ses idées, dimanche près-midi, lors d'un meeting au Zénith de Paris réunissant 6.000 sympathisants

Ses propositions n'ont laissé personne indifférent. Invité vendredi sur le plateau de France 2, l'ancien président de la République avait alors formulé deux projets de référendums pour le moins polémiques : l'un portant sur l'internement administratif des personnes fichées S considérées comme les plus dangereuses, l'autre sur la suspension de l'automaticité du droit au regroupement familial. Sécurité et immigration, les deux mamelles électorales qui nourrissent les ambitions élyséennes du candidat à la primaire de la droite. Deux mamelles qui ont suscité de vives réactions, à droite comme à gauche.

Critiques en pagaille. Samedi, c'est Bruno Le Maire qui avait ouvert les hostilités, se disant "affligé" par les propositions de son concurrent qui "cède à la facilité sur des sujets sensibles". "C'est encore une diversion", a poursuivi l'ancien ministre de l'Agriculture. Des critiques appuyées dimanche par l'actuel Garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, qui raille la position de Nicolas Sarkozy : "Il expliquait en 2007 qu'il ne ferait pas de référendum puisque l’élection présidentielle est elle-même un référendum. Or, il en a proposé huit depuis qu'il n'est plus président, c'est une nouvelle passion !" Jean-François Copé s'est également engouffré dans la brèche, ajoutant que ce projet est "juridiquement suicidaire et politiquement mortel". 

Réponse ironique de Sarkozy. Face à cette pluie de critiques, Nicolas Sarkozy a fait face lors d'un meeting réunissant 6.000 personnes au Zénith de Paris, dimanche. Et ironisé sur les réactions de ses confrères : "Regardez les ! Ecoutez les, en appeler au peuple ! Quel scandale. Comment disent-ils ? Quel populiste." Avant de clamer sur un ton solennel : "Je n'ai pas peur du peuple, ce qui est dangereux, c'est d'ignorer l'humiliation de milliers de nos compatriotes (...) Je veux rendre la parole au peuple de France." 

Pas d'annonce fracassante mais un discours axé sur l'identité. Cette passe d'armes évacuée, le candidat Sarkozy a repris les annonces formulées dans son programme : égalité de dépense entre zones rurales et urbaines, baisse de l'imposition sur le revenu et exonération sur les successions jusqu'à 400.000 euros, financées par "une baisse des dépenses publiques de 100 milliards d'euros".

Au-delà des annonces, c'est encore et toujours sur l'identité française et le sentiment de "déclassement" d'une partie de la population que le candidat Les Républicains a porté l'accent. "Le déclassement, c'est la jeunesse française qui est deux fois plus au chômage que les Britanniques, trois fois plus que les Allemands", "ce sont ces millions de travailleurs qui ont vu le mépris avec lequel le pouvoir leur a confisqué les heures supp", et "ce sont tous ces quartiers dont on finit par ne plus assumer le nom, de peur d'être stigmatisé". Il n'a pas manqué non plus de rebondir sur l'attaque subie par des policiers à Viry-Châtillon : "ce qui s'est passé est un scandale", a-t-il psalmodié pour achever de donner le ton.

Ingrid Betancourt moquée. A ses côtés sur la scène du Zénith, plusieurs caciques du parti comme François Baroin, mais également un de ses soutiens déclarés, Ingrid Betancourt. L'ancienne candidate à la présidence colombienne, longtemps otage des FARC, a chanté les louanges de son champion lors des négociations par téléphone pour la libérer : "Mes ravisseurs et moi avons entendu la voix de Nicolas Sarkozy (...) J'ai vu la peur se dessiner sur le visage de mes geôliers." Une déclaration qui a déclenché des réactions amusées sur Twitter notamment.