ÉDITO - Suppressions de postes au ministère des Sports : "Baisser la dépense publique est incontournable"

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Jean-Michel Apathie, édité par Romain David , modifié à
Dans son édito, lundi matin sur Europe 1, Jean-Michel Aphatie déplore la communication du gouvernement sur les suppressions de postes à gérer pour la nouvelle ministre Roxana Maracineanu, tout en les jugeant indispensables. 

La nouvelle ministre des Sports, Roxana Maracineanu, va être reçue lundi matin à Matignon. L'ancienne nageuse a jugé "très brutale" la demande du Premier ministre de supprimer 1.600 postes dans son ministère d'ici 2022. Visiblement, elle l'a découvert ce week-end. Quand on lui a donné le poste, on ne lui avait pas dit ! Le gouvernement ne sort pas des polémiques, c'est une rentrée extrêmement difficile pour l'exécutif, ce qui peut devenir, à la longue, inquiétant.

Un déficit permanent. Il faut resituer le problème de ces 1.600 suppressions de postes dans la discussion plus large sur la réduction du déficit budgétaire. La réduction des déficits, on ne veut pas en parler. C'est abstrait. La règle des 3% est stupide ! On a beaucoup d'autres problèmes à gérer : la terre qui brûle et le chômage qui remonte. On vit avec les déficits depuis tellement longtemps que l'on ne voit plus très bien où est le problème.

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Mais les déficits budgétaires sont dangereux. En 2018, La France est le premier pays de l'OCDE par la masse des prélèvements, des impôts et des taxes sur ses citoyens. Malgré tout, nous sommes en déficit budgétaire, ce qui veut dire que l'Etat dépense encore plus que la masse vertigineuse des taxes et des impôts prélevés. La dernière fois que la France a été en excédent budgétaire - c'est-à-dire la dernière fois que la France a dépensé moins que ce qu'elle ponctionne - c'était en 1974. Depuis, chaque année, on dépense plus qu'on ne gagne. Aucun autre pays européen n'a cette histoire budgétaire.

La France, incapable de réduire son train de vie. Si l'on regarde l'état des services publics, on se demande où est passé l'argent et qui donc est responsable du gaspillage épouvantable dont la France a été le théâtre et la victime depuis quarante ans. Ces six premiers mois de l'année 2018, l'Allemagne a gagné de son côté 50 milliards d'euros. Lorsque, la tête enfarinée, des responsables politiques nous disent que l'Allemagne n'est pas un modèle, non certes, mais par rapport à la France, c'est quand même mieux.

Les déficits publics sont une drogue qui nous empêche de voir la réalité. Il est évident que ça ne peut pas durer. Donc, il faut supprimer des postes et baisser la dépense publique. Pour beaucoup de gens, entendre ce propos est insupportable, mais il est incontournable. Sinon, un jour, nous aurons un grave problème avec les marchés, et une crise financière est autrement plus grave à gérer. La responsabilité consiste donc à baisser les dépenses publiques, même si cela doit faire beaucoup de mal à ceux qui en seront les victimes.