ÉDITO - Remaniement : "de la cosmétique un peu décevante"

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Jean-Michel Aphatie, édité par Benoist Pasteau , modifié à
Quelques minutes après l'annonce du nouveau gouvernement mardi matin, l'éditorialiste d'Europe 1 Jean-Michel Aphatie a commenté l'événement politique. Et s'interroge sur les changements opérés. 

>> Enfin ! Après deux semaines d'attente, le remaniement maintes fois annoncé a eu lieu. Mardi matin, l'Elysée a dévoilé les noms des huit entrants au gouvernement d'Edouard Philippe. Quelques minutes après l'annonce officielle, Jean-Michel Aphatie a commenté sur Europe 1 les principaux changements au sein de l'exécutif. Et ce n'est pas peu dire que l'éditorialiste d'Europe 1 se montre sceptique, jugeant ce remaniement comme "de la cosmétique un peu décevante". 

"Si c'est le remaniement du second souffle, il risque d'être un peu court. Le retour de Christophe Castaner était un peu attendu, ce n'est pas un nom qui va susciter un souffle particulier à cet endroit-là. C'est un ministère de l'Intérieur qui est assez réduit car Jacqueline Gourault va s'occuper des territoires, donc ça, on le sort de l'Intérieur. Quand il y a un secrétaire d'État, c'est un partage toujours difficile avec quelqu'un qui connaît bien les questions de sécurité comme Laurent Nunez. Ça risque de ne pas être facile. Et Jacqueline Gourault, jusqu'à présent, elle n'a pas épaté le monde par son talent ministériel, alors lui donner un aussi gros ministère, je ne sais pas quelle est la prise de risque exacte. 

Entendu sur europe1 :
Dans la promesse d'Emmanuel Macron, il y avait la professionnalisation, là on est un peu dans la politique politicienne

Stéphane Travert, on lui reproche quoi exactement ? Quand on est au ministère de l'Agriculture, on est porte-parole de la FNSEA. Je ne pense pas que Didier Guillaume, de ce point de vue, soit révolutionnaire pour remplacer Stéphane Travert. Dans la promesse d'Emmanuel Macron, il y avait la professionnalisation, là on est un peu dans la politique politicienne. 

 

Franck Riester est le produit du refus, visiblement, de beaucoup de personnalités du monde culturel d'occuper le ministère de la Culture. Il n'était visiblement pas le premier choix d'Emmanuel Macron. C'est la vérité : beaucoup de gens de la société civile ont refusé de rentrer dans la politique, ça doit nous alerter un petit peu sur le manque d'attrait des carrières politiques. L'exemple de Françoise Nyssen l'a montré, il y a beaucoup de coups à prendre. 

Entendu sur europe1 :
Cet épisode qui a duré quinze jours n'a pas encore livré tous ses secrets sur la relation entre Macron et Philippe

Les jours qui viennent nous l'apprendront peut-être, mais il y a eu dans la composition de ce gouvernement un dialogue difficile entre Emmanuel Macron et Edouard Philippe. Christophe Castaner semblait plutôt être le candidat d'Emmanuel Macron que celui d'Edouard Philippe, même si Christophe Castaner s'entend bien avec le Premier ministre. Cet épisode qui a duré quinze jours n'a pas encore livré tous ses secrets sur la relation que les deux têtes de l'exécutif entretiennent et qui n'a pas l'air aussi harmonieuse que cela.

 

L'enjeu, c'était le ministère de l'Intérieur. Le reste, c'est de la cosmétique un peu décevante. Quand, dans un remaniement comme ça, vous n'avez pas un nom un peu fort, qui vient d'ailleurs, qui vous surprend, votre remaniement il va faire un peu flop."