Échange acide à l'Assemblée entre Ruffin et Griveaux sur la vaisselle de l'Élysée et "les riches"

François Ruffin est revenu sur les propos d'Emmanuel Macron sur les aides sociales.
François Ruffin est revenu sur les propos d'Emmanuel Macron sur les aides sociales. © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
Le député LFI de la Somme et le porte-parole du gouvernement se sont opposés à l'Assemblée nationale mardi, après une question de François Ruffin dans laquelle il s'attaquait à Emmanuel Macron. 

Benjamin Griveaux a défendu mardi à l'Assemblée la commande d'un nouveau service de table par l'Elysée, face aux critiques de l'Insoumis François Ruffin, selon lequel cela confirme qu'Emmanuel Macron favorise "les riches" et considère que "les pauvres coûtent trop cher".

"Pas de vulgaire écuelles". Dans une question au "ministre de la Faïencerie", le député LFI de la Somme a mis en regard cette commande ne concernant "pas, à coup sûr, de vulgaires écuelles : il en coûterait, en effet, plus de 500.000 euros" - montant avancé par le Canard enchaîné - avec des propos présidentiels.

"Le même jour, ce mercredi toujours, le chef de l'État pestait : 'On y met un pognon de dingue'. Il ne songeait pas à sa vaisselle. Ni aux 93 milliards de bénéfices du Cac 40. Ni aux 47 milliards de dividendes versés aux actionnaires. Il évoquait les aides aux mères célibataires. Aux chômeurs multi-licenciés. Aux accidentés de l'emploi. Les pauvres coûtent trop cher", a ajouté François Ruffin.

Considérant que, pour le président, "quand on donne aux pauvres, c'est du gâchis. Quand on donne aux riches, c'est de l'in-ve-sti-sse-ment", il a demandé: "Quelles nouvelles mesures comptez-vous prendre pour que tous nos amis fortunés puissent changer leur faïencerie ?".

Benjamin Griveaux tacle "le cinéma" du député. "Je ne suis pas certain d'avoir saisi le sens profond de votre question, mais décidément vous avez du mal, ici, à ne pas faire votre cinéma", a répliqué le porte-parole du gouvernement, déclenchant des applaudissements dans la majorité.

Sur le service de table commandé à la manufacture de Sèvres, Benjamin Griveaux a fait valoir qu'"une commande a été faite pour le changer dans sa totalité, cela n'avait pas été fait depuis le président René Coty".

"Il semblait indispensable de pouvoir recevoir dans les meilleures conditions les hôtes étrangers, afin de pouvoir les faire profiter dans les meilleures conditions de ce savoir-faire français. Et par ailleurs peut-être de permettre à la Manufacture de Sèvres et aux gens qui y travaillent de bénéficier de commandes de responsables étrangers qui, se délectant de plats avec un service au savoir-faire français, auraient demain vocation à le faire pour leur pays", a-t-il plaidé.