Des maires pas totalement convaincus par la prestation d'Emmanuel Macron

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Virginie Riva, édité par R.Da. , modifié à
Le chef de l'État s'est exprimé en clôture du Congrès des maires de France jeudi à Paris, et a tenté d'apaiser les mécontentements face à sa politique sur les collectivités locales. 

Le président a fait face. "Merci pour vos colères, merci pour vos indignations… j'ai besoin de vous", a-t-il déclaré devant les élus locaux, qui étaient réunis en congrès jusqu'à jeudi à Paris, et qui se sentent délaissés par l'Etat dont ils fustigent notamment la politique fiscale.

Face à face. Emmanuel Macron a renoué avec le candidat en campagne, à l'offensive pendant une heure et demie, il a essayé de pointer les contradictions des maires, et notamment sur la suppression de la taxe d'habitation, objet de discorde entre les édiles et l'exécutif. "Qui est la victime de cette affaire ? Les territoires les plus modestes ? Le centre-bourg qui a les charge de centralité et qui doit financer les équipements pour les voisins et monte les taxes d'habitation ? C'est profondément injuste cet impôt ! Pourquoi le défendre ?", a-t-il déclaré. Il leur a notamment promis plus d'autonomie, avec une refonte de la fiscalité locale. Et s'il a eu le droit à des sifflets au début mais à des applaudissements à la fin, le chef de l'Etat n'a pas pour autant réussi à convaincre tout le monde à en croire les maires interrogés par Europe 1 après son allocution.

Ouvrir le dialogue. "Je suis satisfait que le président de la République, tout en gardant sa ligne - il ne fallait pas qu'il se contredise -, accepte d'ouvrir les discussions sur beaucoup de sujets", estime un édile. "L'annonce de la grande réforme de la fiscalité locale, c'est quelque chose que l'on attend depuis très très longtemps", explique-t-il, saluant également "l'annonce d'une grande conférence sur le logement'.

"S'il rompt son engagement je le sifflerai". "C'est facile à dire. La concertation, il l'avait annoncée et on a vu comment ça s'est passé cet été", nuance une élue. "Il fait un mea culpa maintenant, mais j'ai trouvé qu'il y avait trop de distance avec les élus de terrain". Un troisième salue la démarche d'Emmanuel Macron mais assure qu'il attendra le chef de l'Etat au tournant. "Je suis convaincu parce que j'ai vu un président qui préside, j'ai vu un président courageux face à un climat hostile. Il a retourné un climat hostile en un climat de confiance. Mais quand on trahit ma confiance, c'est fini ! L'année prochaine je serai là, et s'il rompt son engagement je le sifflerai", avertit ce maire.