Débat PS : la "stratégie de l'édredon, c'est fini"

Dernier débat avant le duel final entre Hollande et Aubry
Dernier débat avant le duel final entre Hollande et Aubry © MAXPPP
  • Copié
Hélène Favier , modifié à
Quels sont les pièges à éviter, mercredi soir, lors de l'ultime débat de la primaire ?

Crise économique et dette, crise sociale, Europe et questions internationales : mercredi soir, durant une heure et demie, les deux finalistes de la primaire PS débattront sur France 2. A quatre jours du second tour, voici les enjeux de cet ultime débat.

HOLLANDE - "Sortir de l’édredon pour aller au charbon"

"C’est un peu comme pour l’équipe de France de rugby après la défaite face aux Tonga, François Hollande doit remobiliser", s'amuse, sur Europe1.fr, le politologue Arnaud Mercier. Certes la situation de l’élu corrézien est loin d’être dramatique : il est arrivé en tête du premier tour de la primaire socialiste avec 39,2% des voix. Mais seulement 8 points le séparent de Martine Aubry.

"Dans son camp qui espérait un score avoisinant les 45 %, la déception est certaine. Il existe désormais une possibilité qu’il perde ce second tour. François Hollande ne pourra donc pas continuer sa technique de l’édredon", c'est-à-dire rester au chaud, laisser venir les autres candidats, temporiser, explique encore le politologue qui ajoute : "depuis le forfait de Dominique Strauss-Kahn, c’est comme s’il avait mené une campagne de second tour, dès le premier tour. Cette stratégie n’est plus tenable. Il devra s’adapter, durcir son discours, se montrer plus pugnace, aller au charbon".

Le toujours-favori-des-sondages devra également composer avec "la certaine radicalité de l’électorat de la primaire" qui a voté à 17% pour Arnaud Montebourg, à gauche du PS. Dans ce contexte, François Hollande devra réussir à "infléchir" son discours, aller plus sur sa gauche, sans toutefois se renier, estime le politologue.

>> Son objectif : Prendre des risques. A défaut il peut tout perdre.

 

AUBRY - "Continuer sur sa lancée"

Martine Aubry "était jusqu’à présent dans une situation d’outsider, avec, en plus, le handicap d’être une candidate par défaut. Mais la distance n’est plus si grande entre les deux candidats. Bref, elle peut, elle aussi, franchir la ligne d’arrivée", estime Arnaud Mercier.

Autre avantage pour la maire de Lille : "aux yeux des électeurs d’Arnaud Montebourg, elle apparaît plus à gauche que François Hollande, notamment grâce à la présence de Laurent Fabius dans son équipe. Ce dernier avait  voté 'non' au référendum sur la Constitution européenne tout comme… Montebourg. Il existe donc des passerelles susceptibles de plaire à l’électorat du député de Saône-et-Loire, indépendamment de ses consignes de vote", analyse le politologue.

La maire de Lille est donc plus à l’aise. Les rôles se sont désormais inversés : c’est à François Hollande de s’adapter. Elle, elle peut continuer sur sa lancée.

>> Son objectif : Ne pas apparaître hautaine, mesquine en attaquant trop son challenger et de ne pas briser la bonne dynamique dans laquelle elle se situe : elle est, en effet, en pleine ascension dans les sondages.

>> Retrouvez ici qui de Aubry ou de Hollande est le plus "Montebourg-compatible"